La probabilité d’une hausse des taux de la Fed en septembre se renforce

Les créations d’emplois ont atteint 215.000 en juillet, alors que le taux de chômage se rapproche de son niveau d'équilibre de long terme.
Patrick Aussannaire

L’amélioration du marché de l’emploi sera-t-elle suffisante pour que la Fed enclenche son processus de normalisation monétaire dès septembre? L’économie américaine a créé 215.000 emplois au mois de juillet, soit une moyenne de 235.000 sur les trois derniers mois, alors qu’elle était tombée sous le seuil symbolique des 200.000 au cours du premier trimestre marqué par un ralentissement brutal de l’activité aux Etats-Unis.

Or, les minutes de la dernière réunion du FOMC du mois de juillet avaient fait de la poursuite de l’amélioration du marché de l’emploi une condition nécessaire à une première hausse des taux Fed funds.

Le rythme de progression des salaires est certes resté stable autour des 2%. Pourtant, «l’accélération de la hausse des salaires n’est pas une condition pour le lancement de la normalisation de la Fed», rappelle CA CIB. En outre, à 5,26% avec un taux de participation stable à 62,6%, le taux de chômage est non seulement désormais situé dans la fourchette de prévision de 5,2 à 5,3% établie par la Fed pour la fin d’année, mais ne dépasse plus que de 0,06 point la borne haute de son niveau de long terme estimé entre 5% et 5,2%. Un niveau en deçà duquel l’autorité s’attend à l’apparition de tensions inflationnistes.

Dans ce contexte, le contrat Fed funds d’échéance octobre s’est tendu de 3 pb pour remonter à un niveau de 0,27% vendredi, tout comme le rendement des Treasuries à 2 ans qui, à 0,72%, flirte depuis quelques jours avec ses plus hauts niveaux depuis avril 2011 enregistrés en décembre dernier. Les marchés anticipent ainsi désormais avec une probabilité de 56% une hausse des taux dès la prochaine réunion du FOMC qui se tiendra mi-septembre, contre 50% avant la publication du rapport. «Il faudrait un sérieux ralentissement des conditions économiques pour que la Fed décale ses projets», ajoute CA CIB.

«La faible réaction des marchés provient du fait que le renforcement de la probabilité d’une hausse des taux en septembre n’est pas, pour les investisseurs, une indication que la Fed va accroître le rythme et l’ampleur de son cycle de resserrement monétaire», explique Citigroup. Le rendement à 10 ans reculait même de 4 pb vendredi, à 2,18%, alors qu’il avait atteint 3% à l’annonce du «tapering» fin 2013.

Sur le marché des changes, après être montée de 1% contre euro après la publication des chiffres, la parité euro-dollar est ensuite revenue juste sous le seuil de 1,10.

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