
La prime de risque de l’OAT par rapport au Bund grimpe
Les dernières turbulences de marché ont provoqué un violent décrochage entre les rendements souverains allemands et français. Le taux d’intérêt à dix ans français est tombé à 3,36% pendant la tempête de ces derniers jours et ressortait mercredi à 3,44%. Dans le même temps, le rendement du Bund s’est contracté jusqu'à 2,67% avant de remonter à 2,74%.
Mercredi dernier, le spread OAT-Bund a donc enregistré son plus haut niveau depuis la création de l’euro, à 72 points de base (pb). Toujours considérées comme valeurs refuges, les obligations d’Etat allemandes bénéficient en effet, comme les Treasuries américains, de l’appétit des investisseurs pour les actifs les moins risqués dans les périodes de forte incertitude. L’existence de contrats futures sur la dette allemande améliore aussi la liquidité du marché. La pression sur les rendements allemands s’explique donc davantage par des mouvements de marché que par des raisons fondamentales. «Il est clair que les fondamentaux «traditionnels» de détermination des taux à long terme permettent difficilement de justifier leurs niveaux actuels, au moins en Allemagne et aux Etats-Unis», analysent les économistes d’Aurel BGC.
Prenant pour référence l’Allemagne et le Bund, Patrick Artus, directeur de la recherche de Natixis, a pour sa part mesuré, dans une étude publiée hier, ce que devraient être les spreads de taux d’intérêt à dix ans des pays de la zone euro compte tenu de leurs situations économiques relatives, au travers de leur dette et déficit publics et de leur croissance. «La plus grosse anomalie concerne le taux d’intérêt français qui, compte tenu de la situation relative des finances publiques et de la croissance, devraient être nettement plus élevés», conclut-il. Le spread par rapport l’Espagne devrait lui aussi être plus important tandis que celui avec le Portugal est «significativement trop élevé», précise-t-il.
Durant l'été, le Bund devrait continuer de jouer son rôle de valeur refuge. «Une véritable tendance haussière des rendements allemands et américains est peu probable tant que les investisseurs n’auront pas la «preuve» du caractère temporaire du ralentissement de l’activité et, surtout, tant que les Européens n’auront pas trouvé une solution crédible pour sortir de la crise de financement des souverains de la zone euro», expliquent les économistes d’Aurel BGC.
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