La perspective d’une hausse des taux de la BoE fait s’envoler la livre

Le gouverneur de la Banque d’Angleterre a laissé entendre que le resserrement de la politique monétaire pourrait débuter à la fin de l’année.
Solenn Poullennec

Le gouverneur de la Banque d’Angleterre (BoE), Mark Carney, a fait s’envoler la livre vendredi en laissant entendre qu’une hausse des taux pourrait intervenir au tournant de cette année. Lors d’un discours prononcé le 16 juillet au soir, il a également souligné que le relèvement des taux se ferait de façon progressive et jusqu’à un niveau inférieur à ce qu’il a pu être dans le passé.

«A mes yeux, la décision sur la date à laquelle il faudra commencer un tel processus d’ajustement devrait se poser avec plus d’acuité aux alentours du tournant de l’année», a expliqué le gouverneur alors que les taux sont à 0,5% depuis 2009. Le banquier central a précisé que le renforcement graduel des pressions inflationnistes sous-jacentes devrait se faire sentir aux alentours de la fin 2015, avec la fin des effets de la chute des prix des matières premières sur le taux d’inflation annuel.

«Ces déclarations augmentent la probabilité que la BoE commence à relever ses taux d’ici à la fin de l’année même si elles sont aussi compatibles avec notre prévision d’une hausse des taux dès le début de l’année prochaine», estime Lee Hardman, analyste devises chez Bank of Tokyo-Mitsubishi. La livre a de son côté vivement réagi. La parité euro/livre tombait vendredi, à 0,69, un niveau qu’elle n’avait pas atteint depuis 2007. La taux euro/dollar était le même jour à 0,64.

«Il ne me paraîtrait pas inconsidéré de s’attendre à ce que, lorsque la normalisation débutera, les augmentations de taux se feront lentement et iront jusqu’à un niveau à moyen terme qui est peut-être équivalent à la moitié des moyennes historiques», a précisé Mark Carney. Et de préciser que depuis la fondation de la BoE, il y a près de 300 ans, le niveau moyen des taux à court terme a été de 4,5%, et le rythme moyen de resserrement des taux depuis l’adoption d’une cible d’inflation en 1992, de 50 points de base par trimestre.

Le gouverneur a insisté sur le fait que processus de normalisation de la politique monétaire ne serait pas «mécanique, linéaire ou pré-déterminé». L’économie reste à la merci de chocs et les ménages britanniques endettés sont sensibles à une hausse des taux. Pour l’heure, le gouverneur a précisé que trois facteurs devraient déterminer la date de mise en œuvre, le niveau et le rythme de la hausse de taux: le dynamisme de l’économie, l’évolution des coûts domestiques – notamment de la croissance des salaires comparée à la productivité – et l’inflation sous-jacente.

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