La nouvelle politique de change chinoise nécessite le soutien de la PBOC

Sur la séance de mercredi, l’autorité serait déjà intervenue à hauteur de 40 milliards de dollars pour ramener le taux de change vers sa cible.
Patrick Aussannaire

La nouvelle politique de change de la Chine ne se fera pas sans heurts. Même si le vice-gouverneur de la Banque populaire de Chine (PBOC), Yi Gang, a nié hier toute volonté d’entrer dans une spirale de dévaluation volontaire du renminbi (CNY) et a préféré mettre l’accent sur la libéralisation du marché des changes, reste que son niveau a été abaissé à hauteur de 4,4% au total sur les seuls trois derniers jours de fixation de sa parité par l’autorité chinoise.

«A court terme, les incertitudes sur l’évolution du CNY vont persister sachant que la PBOC considère sa devise comme étant surévaluée, que la croissance chinoise reste mal orientée, que le nouveau mode de formation du fixing pourrait apporter une certaine volatilité et que l’ajustement actuel reste faible si son objectif est de soutenir les exportations», estime Natixis.

Dans ce contexte, les rumeurs de marchés indiquent que la PBOC serait intervenue au cours de la deuxième moitié de la séance de mercredi à hauteur de 40 milliards de dollars, afin de faire converger l’écart entre le cours du taux de change du CNY contre dollar et le niveau du fixing, qui avait atteint 1,53%. «Réussir à affaiblir sa devise de manière contrôlée nécessite d’avoir recours à des épisodes d’interventions massives sur le marché des changes lorsque les conditions le requièrent ainsi qu’à une utilisation significative des réserves de change. La PBOC utilisera plusieurs outils, allant d’interventions ponctuelles massives pour lutter contre des positions spéculatives, à des interventions régulières plus limitées, avec des absorptions de capitaux», explique ainsi SG CIB.

Le marché actions s’est certes stabilisé cette semaine, mais reste toujours inférieur d’environ 25% à ses plus hauts de mi-juin. «Les dommages de la volatilité des marchés suite à l’introduction maladroite du nouveau régime de change risque de faire chuter la croissance sous les 7% au troisième trimestre», ajoute ING. En outre, si le taux Shibor à 7 jours est resté stable à 2,50%, le rendement des obligations d’Etat à 10 ans s’est tendu de 7 pb, à 3,51%, comme le spread entre le rendement des obligations chinoises high yield en dollar avec celui des Treasuries, de 37 pb au cours de cette semaine.

«Si la dette des sociétés libellée en dollars et euros représente une faible portion de leur total, certaines d’entre elles sont néanmoins particulièrement exposées», alerte ainsi RBS.

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