
La menace du « mur budgétaire » entre les mains de la Chambre des représentants

Après l’adoption par le Sénat américain, dans la nuit de lundi à mardi, de l’accord conclu avec la Maison blanche afin d’éviter le «mur budgétaire», les regards sont tournés vers la Chambre des Représentants. Celle-ci, à majorité républicaine, doit à son tour examiner le texte ce mardi. Seule leur adoption permettra de vraiment écarter l’application «automatique» d’une série de très fortes réductions des dépenses budgétaires et de violentes hausses d’impôt.
De nombreux représentants républicains ont exprimé leurs doutes concernant l’accord sur lequel ils doivent se prononcer et qui prévoit notamment une hausse de l’imposition des plus fortunés et un ajustement des dépenses publiques. Le président républicain de la Chambre des représentants, John Boehner, a indiqué qu’il n’avait pas encore décidé s’il autoriserait l’adoption d’amendements au texte ou s’il proposerait un vote pur et simple sur le compromis. «La Chambre honorera son engagement d'étudier l’accord du Sénat s’il est voté. La décision d’adopter ou d’amender le texte ne sera pas prise avant que les membres de la Chambre (...) aient pu l’examiner», a-t-il déclaré dans un communiqué.
Depuis les élections de mi-mandat en 2010 qui ont marqué la victoire de son parti, Boehner peine à faire régner une discipline de vote au sein de la Chambre des représentants en raison de la présence de plusieurs dizaines de conservateurs proches du Tea Party opposés à la hausse des impôts et exigeant des réductions de dépenses des programmes sociaux, santé et retraite. «Nous pensons qu’il ne faut pas augmenter les impôts pour personne mais nous savons que si nous ne faisons rien ils vont augmenter pour tout le monde», a commenté le chef du groupe républicain au Sénat, Mitch McConnell, qui a négocié pendant 11 heures avec le vice-président Joe Biden.
Parmi les mesures prévues soumises à la Chambre figure notamment l’élargissement de l’assurance chômage de longue durée à deux millions de personnes pendant une année et l’exemption des foyers de la classe moyenne d’une hausse de leur contribution en rendant permanente une disposition fiscale qui arrivait à expiration. «Si nous ne faisons rien, la menace d’une récession sera bien réelle. Adopter cet accord ne signifie pas que les négociations cessent, loin de là. Nous sommes tous d’accord pour dire qu’il reste du travail à accomplir», a déclaré Harry Reid, leader de la majorité démocrate à la chambre haute.
Le «mur budgétaire» était en principe fixé au 31 décembre à minuit, instant où devait entrer en vigueur les premiers relèvements d’impôts et coupes budgétaires «automatiques» dont le montant pourrait représenter au total 600 milliards de dollars. Une telle ponction sur l’économie américaine pourrait provoquer une récession. Le budget militaire et certaines prestations sociales n’échapperaient pas à cette cure de rigueur.
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