La Hongrie et l’Ukraine réussissent à séduire les investisseurs internationaux

Les deux pays ont profité de la recherche de rendements pour émettre en dollars début février. Cet épisode pourrait n'être que de courte durée
Solenn Poullennec

La quête de rendements des investisseurs du marché obligataire a permis à la Hongrie ou encore à l’Ukraine de réaliser des émissions en dollars alors que les deux pays sont en catégorie spéculative et connaissent une situation économique difficile.

Mi-février, la Hongrie, dirigée par Viktor Orban, a placé 2 milliards de dollars de titres à dix ans à 345 points de base au-dessus des bons du Trésor américain et 1,25 milliard de dollars d’obligations à cinq ans, avec une marge de 335 points de base. La demande a été largement supérieure à l’offre alors que Budapest n’avait pas réalisé d’émission en devise étrangère depuis le printemps 2012. Elle avait alors vendu pour 3,75 milliards de dollars de titres en mars et pour 1 milliard d’euros en mai.

Les analystes de Fitch saluent le retour du pays sur les marchés, qui lui permet de refinancer deux tiers de ses quelque 5 milliards d’euros de dette en devise étrangère arrivant à maturité en 2013, y compris un prêt de 3,8 milliards d’euros accordé par le Fonds monétaire international (FMI). Alors que le gouvernement rechigne déjà à se plier aux exigences de Washington, «l’émission réduit la probabilité d’un nouvel accord avec le FMI», ajoutent les analystes.

«Les prochaines émissions devraient également bénéficier d’un accueil favorable de la part du marché», écrit Ronald Schneider chez Raiffeisen Capital Management. Cependant il met en garde contre le «peu de confiance» que les investisseurs accordent au pays à long terme. Selon le gérant, leur principal souci est la possible mise en place d’une politique monétaire «nettement plus expansive». La banque centrale nationale a abaissé les taux jusqu’à 5,5%. Son gouverneur pourrait céder sa place en mars à un homme proche du gouvernement. Le pays connaît aussi sa seconde récession en quatre ans et un taux de chômage élevé. Certaines des mesures fiscales prises pour redresser les finances publiques ont aussi «détérioré le climat d’investissement», selon le FMI.

L’Ukraine a aussi réussi à placer 2,25 milliards de dollars d’obligations à 10 ans, début février, avec une marge de 565 pb au-dessus des titres américains. Pour Ronald Schneider, le pays pourrait réussir à se refinancer à court terme grâce aux rendements offerts sur sa dette. «Reste à savoir pour combien de temps, car des taux d’intérêt aussi élevés ne sont pas tenables à long terme.» L’Ukraine pourrait alors reprendre langue avec le FMI.

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