
La Grèce se retrouve en régime de liberté surveillée
Huit ans après avoir plongé la zone euro dans une crise existentielle, la Grèce retire ses perfusions. Athènes s’apprête à retrouver fin août son autonomie financière, à l’issue de son troisième plan de sauvetage. Le pays aura reçu sur la période plus de 230 milliards d’euros de financements de la part des autres pays européens, sous forme de prêts bilatéraux ou par le biais de fonds de soutien tels que le Mécanisme européen de stabilité.
Lesté d’une dette de 320 milliards d’euros, 180% du PIB, le pays est pourtant loin d’être tiré d’affaire. Il se prépare à vivre pendant des années, si ce n’est des décennies, en régime de liberté surveillée. L’accord trouvé avec ses créanciers dans la nuit du 21 au 22 juin vise surtout à éviter que la Grèce ne redonne des sueurs froides aux investisseurs. Une réserve de cash de 24 milliards d’euros doit permettre un retour dans le calme sur les marchés financiers. Athènes a aussi obtenu un moratoire de 10 ans sur les intérêts et le principal d’une partie de sa dette. En contrepartie, le gouvernement grec se soumettra à la surveillance renforcée de la Commission européenne, et se condamne à une rigueur sans fin. Le pays est censé dégager des excédents budgétaires, avant paiement de la dette, jusqu’en 2060. Les effets de ce remède de cheval sont connus : l’investissement a plongé, la population active décroît, et le taux de chômage atteint 20%. Bref, la Grèce affiche une faible croissance potentielle, et la question d’une restructuration de sa dette reste posée sur le long terme.
Le dossier grec continue donc à illustrer les limites du projet européen. Les fonds de soutien de la zone euro ont certes démontré leur efficacité à l’échelle de la Grèce, mais ils ne seraient pas de taille à affronter les difficultés d’un grand pays comme l’Italie. Et, à ce stade, le projet de transformation du Mécanisme européen de stabilité en vrai Fonds monétaire pour la région n’est pas de nature à changer la donne.
Plus d'articles du même thème
-
Exail Technologies, pépite de la défense, prend d'assaut le SBF 120
La société, détenue à 44% par la famille Gorgé, est spécialisée dans les drones autonomes maritimes et les systèmes de navigation. Elle profite de l'appétit des investisseurs pour le secteur de la défense. -
«La BCE n’a pas de fortes incitations pour réduire davantage ses taux»
Stefano Fiorini, responsable des fonds global fixed income chez Generali Investments -
Le cours du blé français reste sous le seuil de rentabilité
Entre de bonnes récoltes et une faible demande, les prix du blé varient dans des fourchettes plus resserrées, indépendamment des tensions géopolitiques et commerciales, et restent globalement plutôt tirés vers le bas par des prix du maïs. -
«Nous adoptons un positionnement plus marqué sur les émetteurs BBB et sur les subordonnées financières»
Maxime Bony, gérant crédit chez Sienna IM -
Les fintechs connaissent la plus forte croissance parmi les start-up
La situation financière des jeunes pousses s’est améliorée en 2024, selon la Banque de France. Le chiffre d’affaires reste en forte croissance et l’atteinte de la rentabilité se rapproche. -
Les grandes entreprises ne parviennent plus à endiguer le recul de leur rentabilité
La marge opérationnelle du SBF 120 poursuit sa baisse au premier semestre 2025, tombant à 10%, contre 12,8% en 2023. Le chiffre d'affaires peine à se maintenir.
Sujets d'actualité
ETF à la Une

Invesco casse les frais de gestion sur son ETP Bitcoin
- Nicolas Namias assure que le projet de fusion des gestions d’actifs de BPCE et Generali se poursuit
- Stéphane Cadieu (Arkéa AM) : «Il faut aborder les marchés avec humilité»
- BlackRock lance le premier ETF adossé à la méthodologie MSCI World sur la neutralité géographique et sectorielle
- Crédit Mutuel Arkéa vend ses 40% dans Swen Capital Partners
- Eric Bertrand va prendre la direction générale d’Ofi Invest AM
Contenu de nos partenaires
-
Manifestations à Lima : heurts violents contre le gouvernement et le Congrès
Lima - Environ 500 personnes ont participé samedi à Lima à une manifestation contre la politique du gouvernement, qui a viré à de violentes échauffourées avec la police, ont observé des journalistes de l’AFP. Organisée par le collectif de jeunesse de la «Génération Z», le rassemblement a donné lieu à des affrontements avec les forces de l’ordre lorsque des manifestants ont tenté de s’approcher des sièges de l’exécutif et du Congrès, dans le centre de la capitale péruvienne. Les forces de l’ordre ont utilisé des gaz lacrymogènes pour disperser les groupes de manifestants qui répliquaient avec des pierres et des bâtons. Des images de personnes blessées circulent sur les réseaux sociaux. La radio péruvienne Exitosa a rapporté qu’une de ses journalistes et un caméraman ont été touchés. La police a également annoncé sur son compte X que trois de ses agents ont été blessés. Cette manifestation s’inscrit dans le cadre du malaise social croissant au Pérou, dénonçant la corruption et une réforme du système de retraites, approuvée par le Parlement. «Le Congrès n’a aucune crédibilité, il n’a même pas l’approbation du peuple (...) Il est en train de mettre ce pays dans un état désastreux», abonde Celene Amasifuen, 19 ans. Dans la dernière ligne droite de son mandat, qui prendra fin le 28 juillet 2026, la présidente Dina Boluarte bat des records d’impopularité, principalement en raison de la recrudescence des extorsions par des gangs et des assassinats commandités par le crime organisé. Tout comme le gouvernement, le Congrès, à majorité conservatrice, est très mal perçu, car il est considéré comme une institution corrompue, selon plusieurs sondages d’opinion. Cette semaine, le pouvoir législatif a approuvé une loi obligeant les jeunes de plus de 18 ans à s’affilier à un fonds de pension privé, malgré les conditions de travail précaires auxquelles beaucoup sont confrontés dans ce pays qui est le deuxième producteur au monde de cocaïne selon l’ONU. © Agence France-Presse -
Choix publics
Les Français sont-ils vraiment tous socialistes ? – par Erwan Le Noan
« La France ne croît plus et elle ne croit plus à la croissance » -
Le bon grain et l'ivraie
Retraites et inégalité intergénérationnelle – par Frédéric Gonand
La crise des Gilets Jaunes en 2018 avait mis à jour de multiples – et souvent bien réels – éléments d’inégalité. Mais jamais n’a été évoquée l’inégalité intergénérationnelle considérable qu’introduit un déficit public hors de contrôle