La Grèce peine à réformer son système fiscal

Un rapport des bailleurs de fonds internationaux réclame une action renforcée pour lutter contre l'évasion fiscale
La Rédaction

Le chantier de la réforme du système fiscal grec présente un bilan peu glorieux. Selon un rapport de l’Union européenne et du Fonds monétaire international, rendu public par le ministère grec des Finances, Athènes n’a pas réussi à atteindre cinq des dix objectifs à six mois qui lui étaient assignés. Selon ce document, une part évaluée entre 15% et 20% des 53 milliards d’euros d’impôts en souffrance ne peut pas être collectée et doit être effacée. Selon une liste publiée l’an dernier, le premier débiteur fiscal de l’Etat grec est le groupe ferroviaire public OSE. Des moyens supplémentaires doivent par ailleurs être affectés à la perception de la TVA.

Les efforts de la Grèce pour lutter contre les pratiques les plus flagrantes d'évasion fiscale, notamment chez les médecins et les avocats, doivent également être renforcés. Athènes n’a collecté jusqu’ici que la moitié des créances fiscales escomptées et a réalisé moins de la moitié des contrôles qu’elle était censée effectuer en respect des objectifs imposés par ses bailleurs. «La mission se préoccupe de voir les autorités s’arrêter sur leur lancée et de voir s’affaiblir les efforts pour lutter contre l'évasion fiscale des catégories les plus aisées et des professions libérales», déclarent les experts de l’UE et du FMI. Le coût annuel de ce fléau est estimé à 28 milliards d’euros, soit environ 15% du PIB.

A la fin du mois de septembre, les autorités grecques avaient conduit quelque 440 contrôles fiscaux sur des personnes soupçonnées d'évasion fiscale, alors qu’un objectif de 1.300 contrôles a été fixé pour l’ensemble de l’année. Près de 1,1 milliard d’euros d’arriérés fiscaux ont été recouvrés jusqu’ici, contre un objectif de 2 milliards d’euros. Le mois prochain, le pays doit se pencher sur une nouvelle loi fiscale. Celle-ci alourdira la pression sur les salaires et les retraites et réduira le nombre de tranches de huit à trois. Le gouvernement prévoit également d’instaurer une taxe sur les plus-values en capital sur les valeurs cotées à la Bourse d’Athènes. Les recettes additionnelles sont estimées à 2,5 milliards d’euros par an à compter de 2014. Une seconde loi fiscale devrait ensuite être votée d’ici la mi-2013.

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