La Grèce ouvre quatre semaines de négociations décisives

Après le vote positif du Parlement grec, les discussions sur un troisième plan d’aide s’ouvrent aujourd’hui, avec en vue l'échéance du 20 août.
Alexandre Garabedian

Athènes et ses créanciers peuvent engager un nouveau marathon. Le vote, dans la nuit de mercredi à jeudi, par le Parlement grec, du deuxième train des réformes exigées par les créanciers du pays lors du sommet européen du 12 juillet, ouvre la voie à la tenue de négociations pour un troisième plan d’aide, qui devrait atteindre 82 à 86 milliards d’euros.

Le temps est compté. La Grèce doit disposer des sommes nécessaires au remboursement, le 20 août, d’une nouvelle échéance de 3,4 milliards d’euros due à la BCE. Les discussions avec la Troïka – FMI, Commission européenne et BCE – s’ouvriront dès aujourd’hui. Jeroen Dijsselbloem, le président de l’Eurogroupe, a déjà dit sa volonté d’aboutir en quatre semaines à la signature d’un protocole d’accord (MoU), tout en jugeant ce calendrier optimiste. Ce mémorandum devrait ensuite être approuvé par certains parlements nationaux, début septembre.

Une bonne part des travaux estivaux portera sur la santé du secteur bancaire grec, dont les besoins de recapitalisation sont estimés, à ce stade, à 25 milliards d’euros. Les experts du Mécanisme de supervision unique de la BCE rencontrent ce vendredi à Francfort les patrons des principales banques grecques, tandis qu’à Athènes, d’autres réunions auront lieu entre experts pour apprécier les effets du contrôle des capitaux. Des tests de résistance, sur la base des comptes au 30 juin, démarreront le 5 août, selon la presse locale.

La négociation d’un troisième MoU s’annonce conflictuelle. «Le désir des créanciers de limiter les besoins de financement et d’insister sur des mesures plus facilement vérifiables devrait signifier une forte austérité budgétaire à court terme», souligne Malcolm Barr, économiste chez JPMorgan. La crise des derniers mois et le contrôle des capitaux annoncent des temps très difficiles pour l’économie. Enfin, bien qu’Alexis Tsipras ait réussi à maintenir jeudi matin le nombre de frondeurs de son parti Syriza à 31 députés (contre 32 lors du premier vote du 15 juillet), le risque politique grec reste un élément perturbateur.

«Si des progrès sont réalisés dans la négociation mais qu’un nouveau MoU n’est pas signé d’ici au 20 août, un nouveau prêt-relais de l’EFSM pourrait être utilisé», rappelle Malcolm Barr. Le fonds européen a déjà débloqué 7,1 milliards d’euros, remboursables le 17 octobre.

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