La Grèce doit convaincre sur ses réformes avant d’être éligible aux achats de dette de la BCE

L’approbation d’un plan de sauvetage était indispensable pour qu’Athènes soit éligible au QE, mais l’application du plan est aussi essentielle.
Solenn Poullennec

La mise en place d’un plan d’aide européen en Grèce ouvre la voie à d'éventuels achats de dette grecque par la Banque centrale européenne (BCE) dans le cadre de son programme d’assouplissement quantitatif (QE). D’autres conditions doivent être cependant remplies avant que la BCE passe à l’action.

La semaine dernière, le fonds de secours européen, le mécanisme européen de stabilité (ESM), a approuvé le protocole d’accord détaillant les conditions d’application d’un troisième plan de sauvetage grec pouvant aller jusqu’à 86 milliards d’euros. Il a aussi approuvé le versement progressif d’une première tranche d’aide de 26 milliards d’euros. Le précédent programme avait expiré en juin faute d’accord entre Athènes et ses créanciers.

Sachant que la dette de la Grèce est classée en dehors de la catégorie d’investissement (à Caa3 par Moody’s, CCC+ par S&P et CCC par Fitch), l’existence d’un programme d’assistance financière internationale est une condition indispensable pour que la Grèce obtienne une dérogation aux règles de la BCE et soit éligible à ses achats de dette. Avant d’accorder une telle dérogation, la BCE doit par ailleurs s’assurer que la Grèce respecte bien les exigences contenues dans son programme et que le pays n’est pas dans une phase de revue de celui-ci.

En juillet, le président de la BCE, Mario Draghi, avait estimé que son institution pourrait acheter des titres grecs pendant environ deux mois après l’accord de l’ESM sur le troisième programme d’aide et avant le premier passage en revue de celui-ci par les créanciers. Et ce, sous réserve que les réformes adoptées par la Grèce, notamment par rapport à celles exigées par le sommet européen de la mi-juillet, soient jugées suffisantes. L’annonce de la démission du premier ministre grec, Alexis Tsipras et de la tenue de nouvelles élections fait cependant redouter un ralentissement du rythme de réformes.

Une possible intervention de la BCE dans le cadre du QE ne devrait pas seulement être limitée dans le temps mais aussi dans son ampleur. Pour ne pas perturber les marchés, la BCE s’interdit d’acheter (tous programmes confondus) plus de 33% de la dette d’un pays (d’une maturité comprise entre 2 et 30 ans). Compte tenu de ces restrictions, Barclays estime que la BCE pourrait acheter quelque 1,3 milliard d’euros de titres grecs jusqu’en juillet prochain puis environ 0,9 milliard d’euros jusqu’en avril 2017.

La BCE a acheté quelque 280 milliards d’euros de titres publics depuis mars dernier.

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