La fragilité de la reprise immobilière demeure la principale inquiétude de la Fed

Ben Bernanke souhaite détendre les critères de prêts trop contraignants malgré une baisse du ratio de prêts hypothécaires sous le coup de saisies
Patrick Aussannaire

La Fed reste en veille. Ben Bernanke a rappelé hier sa volonté de «continuer à utiliser tous les instruments à notre disposition pour soutenir la reprise du marché immobilier». Comptant sur un programme de rachat de 40 milliards de dollars de titres de créances adossés à des prêts hypothécaires (MBS), le président de la Réserve fédérale cite «les critères de prêts trop contraignants» qui «empêchent aujourd’hui les emprunteurs d’acheter des logements».

S’il reconnaît une amélioration du marché du logement, Ben Bernanke précise cependant que «nous ne pouvons nous satisfaire des progrès réalisés jusqu'à présent». Bank of America a relevé son anticipation de hausse des prix de 2% en 2012 et 2013 à 5% en 2012 et 3% en 2013. L’Association des prêteurs hypothécaires (MBA) a indiqué que 4,1% des prêts sur des logements individuels étaient en situation de saisie fin septembre, ce qui concerne 1,9 million de foyers. Une proportion certes en baisse par rapport à celle de 4,4% un an plus tôt et au plus bas depuis trois ans et demi, mais qui masque des disparités croissantes. Sur les douze Etats ayant un taux de saisie supérieur à la moyenne nationale, onze ont enjoint les banques d’avoir recours à la justice, ce qui risque de retarder la reprise du marché. «Certains marchés vont encore souffrir d’une baisse des prix» anticipe ainsi Mark Zandi, chef économiste chez Moody’s Analytics. Dans les Etats sous procédure judiciaire, le taux de saisie était de 6,6%, contre 2,4% dans les autres Etats.

Ben Bernanke s’est également inquiété de la situation de Fannie Mae et Freddie Mac. D’autant que la Federal Housing Administration, qui garantit avec les deux agences neuf dixièmes des MBS américains, indique dans un rapport que les pertes liées au portefeuille de prêts qu’elle garantit, estimée à 46,7 milliards de dollars fin septembre, dépassent ses réserves de 16,3 milliards. Une situation qui nécessite pour la première fois un recours à l’Etat fédéral. «Si [la FHA] était privée, elle serait déclarée insolvable et mise sous tutelle comme Fannie Mae et Freddie Mac» estime un économiste.

En outre, S&P a estimé que le «mur budgétaire» pourrait avoir un impact significatif sur le logement municipal par le biais des subventions d’activité ou locatives, de l’assurance hypothécaire, des rachats de prêt ou de la titrisation de crédit. Et la Fed de demander aux 30 plus grosses banques américaines de tester leur résistance à un scénario de récession aux Etats-Unis et dans le monde, semblant se préparer à l’éventualité d’un fiscal cliff. Le scénario le plus sévère inclut une contraction du PIB américain de 6,1% au premier trimestre 2013 et une remontée du taux de chômage à 12,1% mi-2014.

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