La Fed ménage les réactions de marché à l’approche de sa normalisation monétaire

Les rendements et le dollar sont orientés à la baisse malgré le renforcement des anticipations d’une hausse des taux avant la fin de l’année.
Patrick Aussannaire

Si le but de Janet Yellen est d’éviter un mouvement trop violent de vente sur le marché des Treasuries et des changes à l’amorce du processus de normalisation monétaire de la Fed, l’objectif a jusqu’ici été atteint. Les rendements ont poursuivi leur baisse, qui atteint 10 pb depuis une semaine à 0,63% hier sur la partie 2 ans, et même 22 pb sur la partie 10 ans, à 2,26%.

«Les niveaux de valorisations montrent que les taux à long terme sont revenus à leur niveau d’équilibre compte tenu de leur récent retrait, et rien de ce qu’a dit la Fed ne devrait les en faire sensiblement dévier. Une évolution négative de la situation en Grèce pourrait avoir un impact de fuite vers la qualité en faisant baisser le rendement à 10 ans de 15 à 20 pb», estime Rick Rieder, directeur des investissements de taux chez BlackRock.

Le dollar a également poursuivi sa baisse entamée depuis le début du mois. L’indice DXY contre les principales autres devises a cédé 3,7% en juin, avec une baisse de 4,5% contre euro et 2,3% contre yen. Un mouvement qui a permis d’offrir un répit aux devises émergentes, avec un renforcement de la roupie indienne contre le billet vert de 1% cette semaine, du rouble russe de 3,7% et du real brésilien de 4% depuis le début du mois.

«Les marchés semblent focaliser leur attention sur les projections de taux Fed funds des membres du FOMC, avec une moyenne des ‘dots’ à fin 2015 qui a reculé de 77 pb précédemment à 57 pb», rappelle BNP Paribas. Janet Yellen a d’ailleurs rappelé mercredi que les conditions d’un resserrement ne sont pas encore réunies et que son rythme ne sera que très progressif.

La réunion du FOMC a pourtant renforcé les attentes d’une hausse des taux Fed funds d’ici à la fin de l’année, et probablement dès septembre, une majorité de ses membres continuant même d’anticiper deux resserrements de 25 pb. «Il semble de plus en plus probable que l’accélération des salaires, qui a longtemps tardé, soit pour bientôt, ajoute BNP Paribas. Elle ne pèse déjà plus sur le slack». Or, le niveau de cet indice mesurant l’écart de production et les pressions inflationnistes est clé pour le début du resserrement monétaire de la Fed.

Le taux de salaire horaire des effectifs hors cadres a progressé à un taux annualisé de 2,7% au cours des trois derniers mois, soit le rythme le plus rapide depuis le printemps 2014, et même depuis début 2011, net des contributions sociales et de l’inflation.

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