La Fed aura imposé une année noire aux investissements en actifs émergents

La semaine précédant l’annonce du tapering de la Fed, les retraits en dette émergente ont atteint 2,2 milliards de dollars. Un record depuis mai
Patrick Aussannaire

Les économies émergentes doivent-elles toujours avoir peur des effets du «tapering» de la Fed? Sur la semaine achevée le jour même de la décision de l’autorité monétaire américaine de réduire ses rachats d’actifs mensuels à hauteur de 10 milliards de dollars, les fonds investis en dette émergente ont accusé des retraits de capitaux de quelque 2,2 milliards de dollars, selon les données fournies par EPFR. Il s’agit du montant de sorties le plus important depuis fin juin, après que le président de la Fed, Ben Bernanke, a pour la première fois évoqué le «tapering» au mois de mai dernier. Une annonce qui avait provoqué un fort mouvement de retraits de fonds indexés dans des actifs émergents de la part des investisseurs internationaux, anticipant une remontée des taux américains.

«Il est difficile de déterminer si ces dernières sorties ont été motivées par l’incertitude quant à la décision de la Fed, ou par la décision elle-même», ajoute néanmoins Cameron Brandt, directeur d’EPFR global research. Reste que l’année aura été difficile. Les retraits sur les fonds investis en actions émergentes ont atteint 3,4 milliards de dollars durant la semaine achevée le 18 décembre, pour un montant total de 25,6 milliards depuis le début de l’année, et de 19,6 milliards pour les fonds obligataires émergents, qui ont en outre encaissé 12,4 milliards de pertes. Il s’agit d’une des plus mauvaises performances. Seuls les fonds de matières premières européens, qui ont accusé des retraits totaux de 14,8 milliards de dollars, ont connu une année plus noire.

«S’il devait y avoir de forts pics de volatilité au cours de l’année 2014, le tapering de la Fed devrait cependant moins agiter les marché dans la mesure où il est aujourd’hui très largement intégré dans les prix», estime Elbek Muslimov, responsable des marchés de crédit émergents chez Citigroup.

Les sociétés émergentes ont émis 892,8 milliards de dollars d’obligations cette année. Un montant proche du record de 948 milliards enregistré l’an dernier. En outre, depuis mercredi, la chute des devises émergentes a semblé limitée. La roupie indienne et le rand sud-africain se sont même renforcés contre dollar, alors que les baisses les plus importantes touchent le real brésilien et la livre turque qui ont ainsi cédé 1,7% et 1,6% de leur valeur depuis mercredi.

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