La croissance française restera introuvable d’ici à l’été prochain

Dans un contexte d’évolution heurtée du pouvoir d’achat, l’Insee prévoit une hausse du PIB limitée à 0,1% sur chacun des deux prochains trimestres
Yves-Marc Le Reour

Le rebond inattendu de la production industrielle et des services marchands au troisième trimestre en France ne doit pas faire illusion. Malgré une certaine résistance de la demande, l’activité devrait rester poussive au cours des prochains mois, si l’on en croit la dernière note de conjoncture toute juste publiée par l’Insee. Notant qu’aucune amélioration franche du climat des affaires n’est à attendre, l’institut anticipe même un recul de 0,2% du PIB français au quatrième trimestre, sous l’effet d’une nette contraction (-1,5%) de la production manufacturière qui aura «des effets d’entraînement défavorable sur le reste de l’économie».

Accentuant le phénomène de déstockage, le recul de l’activité attendu ce trimestre dans la plupart des économies avancées, à l’exception des Etats-Unis, aura un impact temporairement négatif sur les exportations françaises. Celles-ci devraient profiter d’une demande plus soutenue en Allemagne et dans les pays émergents au cours du premier semestre 2013.

Le pouvoir d’achat devrait enregistrer «de forts à-coups semestriels, en raison notamment du calendrier en vigueur des hausses d’impôts». A fin juin 2013, il serait sur une tendance baissière de 0,2% en rythme annuel. Les revenus d’activité continueraient à ralentir, alors que le taux de chômage attendrait 10,5% en France métropolitaine. Du fait du repli des mises en chantier observé depuis début 2012, l’investissement dans le logement sera orienté à la baisse au cours des six prochains mois.

Le profil de consommation des ménages serait en revanche plus lisse car la diminution de leur pouvoir d’achat «serait amortie par la diminution de leur taux d’épargne» qui s’établirait à 15,7% fin décembre avant de remonter à 16,1%. Les ménages profiteraient également d’un repli plus marqué que prévu de l’inflation (1,4% à fin décembre), en raison d’une modération des cours du pétrole et d’une baisse sensible des prix dans les télécommunications. L’inflation se stabiliserait à ce niveau à l’horizon de la prévision.

Au total, l’activité progresserait de 0,1% sur chacun des deux prochains trimestres dans le scénario central de l’Insee, d’où un acquis de croissance limité à 0,1% l’an prochain. Une forte accélération de l’activité au cours du deuxième semestre serait donc indispensable pour atteindre la prévision gouvernementale d’une croissance de 0,8% sur l’ensemble de 2013.

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