La croissance de l'économie britannique recèle des points d’inquiétude

Les économistes s’alarment du creusement du déficit courant au Royaume-Uni qui a atteint son plus haut niveau depuis la fin des années 1980
Patrick Aussannaire

L’économie britannique confirme son regain de forme. La croissance du PIB a atteint 0,7% au quatrième trimestre par rapport au précédent (soit 2,7% en rythme annuel) au Royaume-Uni, après des hausses de 0,8% sur les trois premiers trimestres. Le secteur des services a contribué à lui seul à hauteur de 0,6 point à la croissance trimestrielle. Sur l’année 2013, l’économie a progressé à un rythme de 1,9%, le plus élevé depuis 2007 après une croissance atone de 0,3% en 2012. C’est également la première année depuis 2007 que l’activité progresse sur l’ensemble des quatre trimestres.

Ces chiffres ont soutenu la livre qui augmentait hier contre toutes les devises. Le sterling s’est apprécié de 6% depuis juillet dernier contre euro, et de 12% contre dollar pour atteindre la semaine dernière son plus haut niveau depuis avril 2011. Contre yen, le mouvement est encore plus spectaculaire avec une hausse de sa valeur de 15% depuis juillet et même de 43% depuis début 2012. Au 1er janvier, la livre a même atteint un plus haut contre yen depuis octobre 2008. Une tendance qui devrait se maintenir à court terme, selon Citigroup.

«La reprise devrait être soutenue cette année, même si le rythme de croissance pourrait ralentir légèrement comparé à celui de 2013», estime Morgan Stanley. Le consensus table sur une croissance du PIB britannique de 2,6% en 2014. Parmi les économies développées, seuls les Etats-Unis devraient croître à un rythme plus élevé.

Pourtant, «des déséquilibres structurels persistent et seront plus visibles lorsque les détails des chiffres du PIB seront publiés dans un mois», estime RBS qui pointe du doigt une croissance tirée par les exportations.

La hausse du déficit des comptes courants à 5,1% du PIB fin septembre, son plus haut niveau depuis la fin des années 1980, commence aussi à inquiéter les économistes. Seule l’Ukraine affiche actuellement à la fois un déficit budgétaire et un déficit courant plus importants que le Royaume-Uni.

«Avec un déficit financé en grande partie par des entrées de capitaux de court terme dans le système bancaire, le Royaume-Uni est vulnérable à tout ce qui peut rendre les actifs libellés en sterling moins attractifs», alerte HSBC. Une reprise plus rapide que prévu de l’économie américaine ou de la zone euro qui conduirait à une remontée des taux pourrait ainsi renverser la tendance observée sur la livre sterling dès le deuxième semestre.

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