
La crise pousse l’Inde à prendre le virage des réformes structurelles
L’Inde prend le taureau par les cornes. Après l’adoption début décembre du texte sur l’ouverture du marché de la distribution aux groupes étrangers qui avait ouvert la voie à une accélération des réformes, la chambre basse du parlement a approuvé une proposition de loi du gouvernement prévoyant un relèvement du plafond de droits de vote d’un actionnaire unique, de 10% actuellement à 26% pour les banques privées, et de 1% à 10% pour les établissements sous contrôle de l’Etat. L’aval nécessaire de la Chambre haute, qui se prononce aujourd’hui, devrait être une formalité, les deux principales formations politiques du pays soutenant le projet de loi.
Jusqu'à présent, la banque centre indienne (RBI), distribuait avec parcimonie les licences bancaires pour l’installation dans le pays de filiales de banques étrangères, et le plafond des droits de vote rendait toute velléité d’acquisition de prêteurs locaux impossible. La hausse de ce plafond «devrait avoir un impact positif sur le drainage des fonds avec le renforcement du pouvoir de décision des investisseurs étrangers» estime SMC Global Securities. Une mesure qui pourrait en outre faciliter la consolidation du secteur qui reste dominé par les 26 banques étatiques qui pèsent 76% des prêts, contre 19% pour les 20 banques à capitaux privés et 5% pour les 40 prêteurs étrangers.
Le texte prévoit également que la RBI puisse prendre un contrôle temporaire des banques privées en cas de fraude, et d’avoir un droit de contrôle de sociétés en lien avec les banques. Une décision attendue par l’autorité pour l’octroi de licences bancaires aux groupes industriels. Pour s’assurer du vote, le gouvernement a néanmoins été contraint de sacrifier un texte autorisant les opérations de trading sur matières premières dans les banques, ainsi que l’ouverture du secteur de l’assurance, pourtant en mal de liquidités, aux investissements étrangers.
GaveKal estime que «les nombreuses disputes idéologiques au sein de la coalition semblent aujourd’hui converger vers un but central: accélérer les réformes pour doper la croissance », attendue à 5,8% en 2012, un plus bas depuis 2002. Le gouvernement s’est engagé la semaine dernière dans un processus de privatisations pour favoriser le marché actions.
De quoi, avec la baisse attendue des taux directeurs, soutenir l’indice Sensex, en hausse de 26% depuis le début de l’année, ainsi que la roupie qui rebondissait hier de 0,8% à 54,79 contre dollar.
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