La crise de l'économie britannique pèse sur la livre

Le PIB britannique a reculé de 0,3% au quatrième trimestre. La menace d’une troisième récession en quatre ans plane
Krystèle Tachdjian

Les commentaires se sont cristallisés ces derniers jours sur le décrochage de la France par rapport à l’Allemagne mais la situation de son voisin britannique n’est pas plus enviable. La Grande-Bretagne est sur le point de replonger dans sa troisième récession en quatre ans. Son produit intérieur brut s’est contracté de 0,3% au quatrième trimestre après une hausse de 0,9% au troisième. Sur un an, le pays a enregistré une croissance nulle. Pour la période allant d’octobre à décembre, outre le ralentissement dans la zone euro, l’économie britannique a été pénalisée par la fin de l’effet Jeux olympiques qui avait apporté un surcroît d’activité au troisième trimestre. La production industrielle a dévissé de 1,8% au quatrième trimestre.

«La faiblesse des demandes intérieure et extérieure continuera vraisemblablement de peser sur l’activité en début d’année. Le Royaume-Uni pourrait connaître une récession en ‘triple dip’», prévient Catherine Stephan, économiste chez BNP Paribas CIB. Malgré une politique monétaire ultra-accommodante, la croissance britannique continue de décevoir, souligne Patrick Artus, directeur de la recherche chez Natixis.

Ces chiffres décevants tombent au mauvais moment pour le chef du gouvernement David Cameron qui peine à justifier sa politique d’austérité budgétaire accusée de saper la reprise. Pour 2013, le ministère des Finances anticipe un déficit de 6,5%. La contre-performance enregistrée au quatrième trimestre renforce les craintes d’une dégradation du AAA encore attribué par Fitch et Moody’s. Les deux agences ont d’ailleurs placé la notation du pays sous surveillance négative. Le verdict de Moody’s est attendu pour ce début d’année.

La promesse de David Cameron d’organiser en cas de réelection un référendum sur le maintien ou la sortie de la Grande-Bretagne de l’Union européenne n’est pas de nature à rassurer. Les analystes et les milieux d’affaires ont d’ailleurs mis en garde contre l’incertitude que cela fait peser sur l’économie.

De quoi renforcer également la désaffection des investisseurs pour la livre qui a déjà perdu son statut de valeur refuge depuis le début de l’année dans un contexte de regain de confiance pour l’euro. La devise britannique est d’ailleurs tombée vendredi à son plus bas niveau depuis 5 ans face au dollar, et depuis plus d’un an face à l’euro après la publication du PIB.

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