La correction des actions grecques reflète l’enracinement de la récession

Pour sa reprise de cotation après cinq semaines de fermeture, la Bourse d’Athènes a chuté de 16% et le secteur bancaire de 30%.
Patrick Aussannaire

La crise grecque est encore loin d’être terminée. Si le scénario d’une sortie grecque de la zone euro semble désormais écarté, la première séance de cotation des actions grecques après les cinq semaines de fermeture des marchés imposée par les autorités après la mise en place des contrôles de capitaux s’est soldée par une chute de l’indice ASE de la Bourse d’Athènes de plus de 16%. Elle se montait même à 23% à l’ouverture de la séance. Le secteur bancaire qui concentre les inquiétudes a été le principal perdant de la journée, avec une baisse moyenne d’environ 30%.

La cotation à New York de l’indice ETF «Global X FTSE Greece 20 ETF» sur le Nyse retraçant l’évolution des actions grecques cotées sur l’ASE suggérait d’ailleurs un tel niveau de correction dans la mesure où il avait accusé une baisse à peu près similaire d’environ 17% au cours de la période de fermeture officielle des marchés grecs. Cette chute d’hier «reflète l’ensemble des événements successifs qui ont eu lieu durant la fermeture de la Bourse d’Athènes», explique Stephen Macklow-Smith, responsable des actions européennes chez JPMorgan Asset Management.

Les marchés ont également été fortement impactés par la publication de l’indice d’activité PMI du secteur manufacturier sur le mois de juillet qui a chuté à un niveau sans précédent de 30,2 points dans le pays, bien en dessous du précédent record de 37,7 remontant au mois de février 2012. «La rupture est bien plus marquée que lors de la récession de 2008-2009 (…) et l’impact sur le profil du PIB va être absolument spectaculaire», estime Philippe Waechter, chef économiste de Natixis Asset Management, qui prédit une poursuite de la récession qui dure pourtant déjà depuis cinq ans.

La Commission européenne estime que l'économie grecque devrait se contracter de 2% à 4% cette année. Les chiffres préliminaires du PIB grec au deuxième trimestre seront publiés la semaine prochaine (le 13 août). «Il sera intéressant de voir dans quelle mesure le processus de négociations houleux aura affecté l’économie grecque avant même la mise en place de contrôles des capitaux», explique ainsi Barclays qui table sur une contraction du PIB de 1,1% au deuxième trimestre et de 2% au troisième, après celle de 0,2% déjà enregistrée sur les trois premiers mois de l’année.

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