La concurrence s’intensifie dans le financement désintermédié des collectivités

De nouveaux acteurs tels que Global Investment Services entrent en jeu, avec un volume d’émission de 1,8 milliard d’euros depuis le début de l’année
Patrick Aussannaire

L’essor du financement désintermédié des collectivités locales, délaissées par les banques contraintes par Bâle 3, laisse place à de nouveaux acteurs. Le volume des émissions réalisées par les collectivités par ce canal s’élève à 1,8 milliard d’euros depuis le début de l’année pour 46 opérations, contre 2,6 milliards en 2012 en 34 opérations, et seulement 684 millions en 2011. Un niveau qui assure environ 12% des besoins annuels des collectivités, qui se montent à plus de 15 milliards.

De sources de marché, trois appels d’offres seraient en cours cette semaine pour un montant total qui pourrait atteindre 200 millions d’euros. Et le nombre de collectivités notées à cet effet a progressé à 44 aujourd’hui. Il pourrait atteindre 52 d’ici à la fin de l’année, selon Fitch, qui en notera pour sa part 24.

Dans un marché largement dominé par HSBC, SG CIB et Natixis, d’autres acteurs, tels que Barclays, Helaba, CA CIB, ou même Nomura et Global Investment Services (GIS), cherchent à se positionner. Doté depuis mars 2013 d’un nouveau département dédié au secteur public, Global Credit Solutions & Advisory, filiale de GIS, a déjà arrangé une deuxième opération la semaine dernière et se classe ainsi au septième rang en termes de volumes sur 2013, avec 30 millions d’euros réalisés.

Cet été, la ville de Lyon a finalisé son deuxième placement privé d’un nominal de 20 millions d’euros en mandatant GIS qui s’est appuyé sur Commerzbank, dans le cadre d’un partenariat stratégique visant à cibler les investisseurs d’outre-Rhin notamment.

Parmi le socle des investisseurs figurent mutuelles, caisses de retraites, et investisseurs institutionnels de premier plan. Des émissions qui «confirment l’engouement croissant des collectivités locales pour ce type d’instrument car elles offrent une alternative aux crédits bancaires classiques à des conditions financières avantageuses», explique James-Ivan Schwartz, responsable du département origination secteur public chez GIS.

La ville de Lyon a ainsi pu bénéficier d’un taux fixe de 2,67% sur une maturité de 10 ans in fine, correspondant à une marge de 100 pb au-dessus des swaps. Un financement attractif comparé à un prêt bancaire sur une maturité équivalente, margé entre 145 et 180 pb. James-Ivan Schwartz ajoute en outre souhaiter abaisser le ticket d’entrée minimum à 5 millions d’euros afin d’attirer un plus grand nombre de collectivités sur le marché.

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