La Chine fait un nouveau pas vers l’internationalisation du renminbi

La Banque populaire de Chine va permettre les transactions entre le yuan et un éventail plus étendu de devises, alors que la devise a atteint un plus haut
Patrick Aussannaire

La Chine fait un pas de plus vers une plus grande flexibilité du yuan. Deux jours après l’annonce surprise de la hausse de ses taux directeurs, la Banque populaire de Chine (PBOC) a annoncé vendredi son intention d’élargir le panier de devises contre lequel le yuan sera autorisé à être traité sur le marché local. Si la banque centrale n’a fourni aucun détail sur les monnaies concernées, elle précise néanmoins que «les services concernés se pencheront sur les relations bilatérales économiques et commerciales de même que sur les interactions financières pour lancer les transactions du yuan et d’autres monnaies sur le marché interbancaire». Actuellement, seuls le dollar américain, l’euro, le yen, le dollar de Hong Kong, la livre sterling, le ringgit malaisien et le rouble russe sont échangeables avec le yuan.

L’annonce symbolique donne un gage supplémentaire de la volonté de Pékin d’accroître le poids de sa devise sur la scène internationale (L’Agefi Hebdo du 7 avril). Elle vise également à accompagner l’appréciation du yuan. La monnaie chinoise a atteint vendredi un plus haut de 17 ans à la Bourse de Shanghai, à 6,5423 yuans pour un dollar, contre 6,5444 la veille. Parallèlement, la banque centrale a fixé la parité de la devise à 6,5356, contre 6,83 en juin 2010. Une hausse progressive stratégique, alors que l’inflation devrait atteindre 5,2% en mars.

A l’instar des économistes, les marchés tablent sur une poursuite du processus d’appréciation de la devise compte tenu de la hausse des prix à l’importation, mais qui devrait cependant rester progressive. Le taux anticipé à 12 mois atteint 6,4015, soit une hausse contre dollar de seulement 2,1% en un an. Rien à voir avec la hausse du real brésilien.

Au-delà de concurrencer le dollar comme réserve de change, la volonté des autorités chinoises est «le contrôle de flux de capitaux entrants dans le pays en permettant à la demande étrangère de yuan d’être servie par Hong Kong sans avoir besoin d’avoir recours à un accroissement de l’offre de monnaie», estime la société de gestion GaveKal. Créer un «pool» de devises étrangères échangeables contre renminbi comme moyen de contrôle des capitaux et de l’inflation est depuis 2009 un objectif affiché par le gouverneur de la PBOC, Zhou Xiaochuan. Hong Kong, véritable laboratoire des réformes chinoises, devrait néanmoins rester le principal pôle d’échanges en yuan.

Un évènement L’AGEFI

Plus d'articles du même thème

ETF à la Une

Contenu de nos partenaires

A lire sur ...