La Bourse de Moscou est parée pour concurrencer les places occidentales

L’IPO de la Bourse de Moscou réalisée en bas de la fourchette prévue, a rapporté 373 millions d’euros. La Russie veut s’affirmer comme place financière
Krystèle Tachdjian

L’opérateur de la Bourse de Moscou, Micex-RTS, a levé vendredi 15 milliards de roubles soit 373 millions d’euros après son introduction en Bourse sur le marché moscovite. C’est la plus grosse introduction en Bourse sur la place financière russe depuis la cotation de Polymetal pour l’équivalent de 472 millions d’euros en 2007. La cotation a finalement été réalisée à un prix situé au bas de la fourchette prévue. A 55 roubles par action, la Bourse est valorisée 126,9 milliards de roubles (3,1 milliards d’euros).

Selon Reuters, l’intérêt d’investisseurs étrangers dont le fonds souverain chinois CIC a permis de remplir le carnet d’ordres de l’offre qui a été sursouscrite deux fois. Le groupe public russe de capital investissement RDIF a aussi participé à l’opération. Au total, le flottant représentera près de 30%. La transaction a été orchestrée par Credit Suisse, JPMorgan, Sberbank CIB, et VTB Capital.

«En parvenant à placer avec succès 15 milliards de roubles, Moscow Exchange est dans une position de choix pour se développer en tant que place mondiale pour une vaste gamme d’actifs», a déclaré Sergueï Chvestov, le président du conseil de surveillance de la Bourse de Moscou et vice-président de la Banque centrale russe. Le président Vladimir Poutine est monté au créneau en déclarant récemment que les entreprises russes détenues par l’Etat devraient s’introduire uniquement sur la place moscovite, ce qui a suscité le scepticisme des banquiers d’affaires. La place financière russe souhaite faire concurrence à Londres, Francfort ou Hong Kong. Ces dernières années, même les acteurs locaux ont eu tendance à préférer s’introduire sur les places occidentales plus liquides, et capables d’attirer une base plus large d’investisseurs.

D’autres optent pour une double introduction: l’opérateur mobile MegaFon a ainsi levé en novembre dernier pour 1,7 milliard de dollars à Londres et à Moscou. Outre le déficit de liquidités, le marché boursier russe alimente aussi parfois les craintes des investisseurs pour son manque de respect des droits des minoritaires en Russie, et les procédures judiciaires à charge comme celle dirigée contre Mikhail Khodorkovski, le patron de Ioukos. En 2012, les volumes d’échanges sur les actions à Moscou ont plongé d’environ 40% malgré une hausse de l’indice de référence Micex de 5,4%.

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