
La Bourse chinoise joue à nouveau au yo-yo
La Bourse chinoise recommence à se faire peur. L’indice de Shanghai a connu lundi sa plus lourde chute en une séance depuis février 2007, à -8,5 %. Un chiffre en dit long sur l'étendue de la correction : 75 des 76 valeurs cotées ont terminé la journée dans le rouge. Ce mini-krach intervient alors que l’indice semblait remis de ses violents décrochages récents. Grâce au soutien des autorités, le Shanghai Composite avait connu une forte hausse ces deux dernières semaines, à +15% depuis le 8 juillet, après une chute de 30% en un mois.
Mais plusieurs inquiétudes sont venues perturber cet élan. D’abord les chiffres de la production manufacturière en juillet publiés vendredi. L’indice PMI est au plus bas depuis avril 2014, sous l’effet d’une chute des commandes. Les réformes de l’Etat chinois suscitent également l’anxiété. Pékin a notamment décidé vendredi d'élargir la bande de fluctuation du yuan, au risque d’accélérer la volatilité. «Les investisseurs locaux ont peur que l’Etat ne retire son contrôle des marchés trop tôt. Ces effets d’annonce, à court terme, font paniquer les investisseurs individuels», estime David Gaud, gérant senior Asie pour Rothschild Asset Management à Hong Kong.
Signe de la volonté de réforme du gouvernement, les avancées économiques continuent malgré les violents soubresauts des marchés. Dernière décision en date, l’autorisation donnée par la banque centrale chinoise (PBOC) à certains gros investisseurs institutionnels étrangers d’intervenir sur l’Interbank (où sont traitées 90% des obligations chinoises) en s’enregistrant simplement auprès de l’institution. Jusqu'à présent, des quotas leur étaient imposés. «La libre et entière convertibilité du yuan est ouverte pour ces acteurs internationaux. C’est une vraie révolution», décrypte David Gaud.
Dans ce contexte, le «bazooka» mis en place par le régulateur boursier le 6 juillet pour stabiliser les marchés - création d’une structure financière qui pourrait mobiliser jusqu'à 446 milliards d’euros pour soutenir les valeurs et interdiction de vendre en dessous des 4.500 points - semble montrer ses limites. Mais David Gaud tempère : «Le gouvernement n’a pas pour objectif de recréer une bulle. Que l’indice reparte sur les 5.000 points n’est pas son but. Il veut plutôt stabiliser le marché à 3.500-4.000 points pour poursuivre la normalisation. En cela, cette journée n’est pas surprenante. C’est le rebond technique qui était excessif».
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Arras - La ministre démissionnaire Aurore Bergé a réaffirmé «la fidélité» du parti Renaissance envers Emmanuel Macron, alors que Gabriel Attal doit prononcer, selon son entourage, un «discours fondateur» d’un «homme libre» en clôture de la rentrée du parti dimanche à Arras. «Oui, je crois à la fidélité au projet politique que l’on mène depuis 2017 et je crois à la fidélité que l’on a, nous militants, au président de la République. Et je crois que c’est important qu’on le dise, qu’on le fasse savoir et qu’on le réaffirme: on est à ses côtés, pleinement à ses côtés», a déclaré Mme Bergé lors d’un échange avec la salle, dans le cadre de cette rentrée organisée sur un weekend dans le Pas-de-Calais. «J’entends toutes celles et ceux qui espèrent la fin du macronisme, toutes celles et ceux qui espèrent que nous soyons finalement de passage, une parenthèse que l’on pourrait aisément refermer, comme si nous n’avions rien bâti depuis huit ans». Mais «en huit ans, nous avons réussi des transformations majeures», a insisté la ministre démissionnaire chargée de l’Egalité entre les femmes et les hommes. A la tête de Renaissance depuis moins d’un an, Gabriel Attal, en froid avec Emmanuel Macron depuis la dissolution, a promis, selon son entourage, de «renverser la table» lors de son discours, dans lequel il abordera notamment la question de la «pratique du pouvoir» depuis 2017. «Le sujet, ce n’est pas qu’il affirme une ambition présidentielle. Il a le droit d’affirmer une ambition présidentielle» mais «on ne veut pas que ce parti devienne un parti de rupture avec le président de la République», a expliqué une cadre de Renaissance. «On clôt une décennie politique dans 18 mois», «c’est une émancipation non pas contre quelqu’un mais parce que la situation a changé», a-t-on expliqué dans l’entourage de Gabriel Attal, en évoquant une «instrumentalisation» de la séquence de rentrée de Renaissance par des opposants internes. «Quand vous êtes un chef et que vous décidez une ligne, soit vous tracez un chemin et les gens vous suivent, soit vous suivez une ligne tracée par d’autres que vous et dans ce cas, ça ne s’appelle pas être un chef». «Est-ce qu’on sera capable de rassembler une majorité de Français pour éviter que le pays ne tombe aux extrêmes ? C’est ça notre boussole», a-t-on insisté de même source. © Agence France-Presse -
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