La BoJ sera contrainte d’assouplir davantage sa politique monétaire

La Banque du Japon a maintenu le statu quo, mais se montre pressée d’agir avant le mois d’avril pour soutenir l’activité après la hausse de la TVA
Patrick Aussannaire

Si le statu quo de la BoJ le 4 octobre était largement attendu, les investisseurs espéraient être éclairés sur sa capacité de soutien à l’économie japonaise, suite à la décision de relever le taux de TVA de trois points dès avril 2014 pour le porter à 8%. Et les premiers mots de son gouverneur, Haruhiko Kuroda, ont été de saluer cette mesure, en expliquant que «le plus important est de maintenir la confiance dans les finances publiques de la nation» et que «ces efforts se poursuivront progressivement pour atteindre une situation fiscale soutenable».

La politique menée par la BoJ a permis de stabiliser le rendement des obligations d’Etat à 10 ans à 0,65%, contre une moyenne de 1,57% de 2003 à 2008, et de 1,08% de 2008 à 2013. Bank of America anticipe un taux à 0,5% d’ici mi-2014.

Alors que la dette publique pèse 230% du PIB, largement détenue par les banques et les investisseurs institutionnels, la BoJ «est engagée à stabiliser les taux d’intérêt nominaux à long terme alors que l’inflation anticipée augmente, et que la hausse de l’inflation anticipée se transmet lentement aux salaires nominaux et à l’inflation effective», rappelle Natixis. Une spirale qui la contraint à augmenter toujours plus sa base monétaire, et dès lors à entretenir la chute du yen, qui stagne à 98, contre dollar.

En outre, malgré le plan de relance budgétaire de 5.000 milliards de yens, dont 1.000 milliards de baisses d’impôts sur les sociétés pour relancer investissements et salaires, visant à tempérer les effets de la hausse de la TVA, Citigroup anticipe que la BoJ devra augmenter la taille de ses rachats d’actifs avant mai afin de réussir à dégager une maigre croissance de 1% sur l’année 2014. Un geste réclamé par le gouvernement qui ne souhaite pas casser la reprise. Le consensus Bloomberg table sur un trou d’air de la croissance, de 4,5% en rythme annualisé au deuxième trimestre 2014.

Si Haruhiko Kuroda s’est félicité du rebond de l’investissement des entreprises et immobilier, et que la dernière enquête Tankan a mis en lumière une confiance des grosses sociétés manufacturières japonaises au plus haut depuis 2007, GaveKal rappelle que «plus de la moitié de la population active travaille dans des petites entreprises qui ont moins bénéficié de la politique du gouvernement». D’ailleurs, la majorité des 5.376 petites sociétés interrogées par le Tankan font encore état de conditions d’activité défavorables.

Un évènement L’AGEFI

Plus d'articles du même thème

ETF à la Une

Contenu de nos partenaires

A lire sur ...