
La BoJ compte sur la faiblesse du yen pour relancer l’économie
Le Japon compte plus que jamais sur sa banque centrale. Le gouverneur de la banque du Japon (BoJ), Masaaki Shirakawa, a indiqué ce matin que «l’économie japonaise devrait rester sous pression à court terme, principalement concernant son niveau de production». Dans ces conditions, les risques de délocalisation de la production des entreprises japonaises sont importants. Un mois avant la catastrophe, l’économie japonaise donnait déjà des signes de fragilité. En effet, les commandes de machines, indicateur avancé du niveau de production japonais, ont reculé de 2,3% par rapport au mois de janvier, contre une baisse de 0,9% anticipée par le consensus. Sur un an, les commandes à l’industrie, restaient en hausse de 7,6% au mois de février.
Masaaki Shirakawa a néanmoins tenu hier à rassurer en précisant «à mesure que les contraintes se lèveront et que la reprise de la production se confirmera, la croissance des exportations devrait permettre le retour d’une croissance modérée». Alors que la Chine est lancée dans un programme de resserrement monétaire pour endiguer l’inflation, que la BCE vient juste de relever ses taux directeurs pour la première fois depuis 2008, et que les faucons de la Fed donnent de la voix, la politique d’assouplissement monétaire de la BoJ se traduit par un affaiblissement continu du yen. Depuis son plus haut historique (à 76,25 pour un dollar) qui avait nécessité l’intervention des pays du G7, le yen s’approche aujourd’hui d’une parité de 85.
Refusant de se lancer dans un programme de rachat d’obligations d’Etat comme aux Etats-Unis, la banque centrale nippone abonde néanmoins le système de liquidités par le biais de ses opérations de refinancement. Elle a annoncé la semaine dernière qu’elle prêterait 1.000 milliards de yens (8,2 milliards d’euros) sur un an à un taux de 0,1% et qu’elle élargirait les catégories de titres pris en pension en échange de liquidités, afin d'«assurer une capacité de financement suffisante aux institutions financières présentes dans les régions sinistrées». Une aide qui serait accompagnée, selon certains analystes, par un programme de rachat d’obligations de Tepco pour une valeur de 100 milliards de yens. Une intervention historique pour la BoJ, même si elle reste mesurée comparée aux 5.000 milliards de dette de la compagnie, en majorité détenue par des investisseurs institutionnels nippons.
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«Biens mal acquis»: une enquête française vise Najib Mikati, ancien Premier ministre libanais
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