
La BCE pourrait intervenir de différentes façon pour répondre à un Grexit
Comment la BCE devrait-elle réagir dans l’hypothèse où la Grèce fait défaut sur ses engagements extérieurs, quitte la zone euro et introduit une nouvelle monnaie? Tout d’abord : assurer la stabilité financière de la zone euro. Pour cela, il est probable qu’elle accélère ses achats d’obligations au titre du QE, en privilégiant les titres des pays les plus malmenés. Il pourra alors y avoir collusion entre un tel recours et sa justification première qui repose, notamment aux yeux de la Bundesbank, sur une inflation trop basse. La BCE pourrait prétexter un durcissement injustifié des conditions monétaires, comme Mario Draghi l’a déjà fait en avril 2014.
Il est possible aussi qu’elle ait besoin d’injecter de nouvelles liquidités interbancaires. Normalement, les besoins devraient être faibles, l’exposition des banques de la zone euro aux banques grecques ayant considérablement baissé depuis 2013 (30 milliards d’euros aujourd’hui). De plus, les opérations régulières de refinancement BCE se font à pleine adjudication depuis octobre 2008.
La BCE essuiera des pertes sur les obligations grecques à son bilan (25 milliards d’euros) et au titre des soldes Target qui sont passés de 30 à 100 milliards d’euros, principalement en raison de la fuite de capitaux. Elle ne fera pas de pertes au titre de l’ELA, à charge de la Banque de Grèce, ni sur les opérations normales de refinancement des banques grecques auprès de la BCE (39 milliards) dans la mesure où elles sont adossées à des actifs européens. Son risque de perte maximale se limite à 4% de son bilan. Elle ne sera pas contrainte d’en recapitaliser la majeure partie, les soldes Target n’ayant pas de maturité, tant que la Banque de Grèce n’aura pas déclaré qu’elle ne les payera jamais. Enfin, les euros qui circulent en Grèce sous forme de pièce et billet (28 milliards) continueront d’avoir cours.
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