La Banque de Suède reste l’arme au pied

Certains économistes tablent sur une reprise de l’assouplissement monétaire fin 2015, pour éviter une trop forte hausse de la couronne suédoise.
Alexandre Garabedian

La couronne suédoise a pris l’ascenseur hier contre toutes les grandes devises, gagnant jusqu’à 1,1% en séance à 9,36 face à l’euro. Alors que la BCE a assoupli hier les modalités de son programme d’achat d’actifs, la Banque de Suède a au contraire laissé la taille de son propre «QE» inchangée, à 135 milliards de couronnes cette année de même que son taux directeur, à -0,35%. Ce pourrait être seulement partie remise d’ici à la fin de l’année, estiment cependant certains économistes.

Le changement de ton de la Riksbank est notable. L’autorité monétaire a pris acte du redressement économique du pays, dont la prévision officielle de croissance a été relevée à 2,8% pour 2015, tandis que «l’inflation suit manifestement une tendance clairement à la hausse», selon son communiqué. En juillet, l’indice des prix a affiché une baisse de 0,1% sur un an, contre -0,44% à fin juin. Stefan Ingves, le gouverneur de la Banque de Suède, a rappelé qu’il se tient prêt à assouplir davantage sa politique monétaire, par une baisse de taux ou des rachats d’actifs, si l’inflation n’accélérait pas ou si une politique encore plus accommodante de la BCE faisait déraper la couronne suédoise.

Les analystes se divisent sur la suite des opérations. Pour ceux de TD Securities, la Riksbank a déjà atteint son objectif et pourrait reprendre le chemin des hausses de taux fin 2016, même si elle reste très sensible à la force de la devise. Chez ING, on souligne que «les achats d’actifs programmés cette année (13 milliards de couronnes par mois) sont suffisants pour contrebalancer l’effet du QE de la BCE» sur le taux euro/couronne suédoise, en stabilisant le ratio entre les bilans des deux banques centrales. La Riksbank avait indiqué lors de sa dernière réunion qu’elle essayait de caler la taille de son bilan rapportée au PIB du pays sur ce même indicateur côté BCE et zone euro.

D’autres, comme SEB ou Swedbank, parient toujours sur une poursuite de l’assouplissement. «Nous continuons à nous attendre à ce que la Riksbank annonce une extension de son programme d’achat au-delà de la fin de l’année, puisque celui de la BCE court au moins jusqu’en septembre 2016, pour éviter une appréciation indésirable de la devise», indique Michael Saunders, chez Citi. Si la croissance mondiale déçoit, ses effets sur l’économie suédoise pourraient aussi pousser la banque centrale à baisser ses taux en fin d’année, estime la banque.

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