La Banque d’Angleterre reste sans ciller face aux risques macroéconomiques

La BoE juge que les tensions en Chine et dans les pays émergents ne sont pas encore de nature à lui faire modifier ses prévisions.
Alexandre Garabedian

Les turbulences en Chine ou dans les marchés émergents, renouvelées hier avec la dégradation de la note du Brésil en «junk», ne font pas dévier pour l’instant la Banque d’Angleterre de sa route. La banque centrale a gardé ses perspectives inchangées jeudi à l’issue de sa réunion de politique monétaire, qui s’est soldée par un nouveau statu quo monétaire. Seul Ian McCafferty s’est à nouveau prononcé pour une hausse des taux à 0,75% parmi les neuf membres du comité de politique monétaire.

«Les développements mondiaux n’apparaissent pas encore suffisants pour altérer de manière significative la prévision centrale décrite dans le rapport d’août, écrit la BoE. Mais les risques baissiers plus élevés pour l’environnement mondial méritent une surveillance rapprochée quant à tout impact sur l’activité économique domestique».

Le Royaume-Uni affiche une croissance relativement robuste, même si les experts de la BoE ont ramené de 0,7% à 0,6% leur perspective de croissance du PIB au troisième trimestre. La production industrielle a cependant reculé de manière inattendue en juillet, de 0,4%, là où le consensus des économistes espérait une croissance de 0,1%. D’autres indicateurs donnent des signaux mitigés. «Les indices PMI, bien qu’encore élevés, ont commencé à baisser, la croissance des ventes au détail s’est modérée, et les chiffres de l’emploi sont sur une tendance plus faible depuis le premier trimestre», notent les stratégistes change de Citigroup.

L’inflation, de 0,1% seulement sur un an en juillet, est par ailleurs très loin de sa cible de 2%. La baisse des cours du pétrole et le renforcement du sterling, en hausse contre les principales devises du G10 en 2015 à l’exception du franc suisse, compliquent un peu plus l’atteinte de cet objectif.

Mark Carney, gouverneur de la BoE, avait évoqué fin juillet le tournant de l’année comme possible début du resserrement monétaire, avant de se monter beaucoup plus vague en août. Les marchés, eux, n’intègrent pas de première hausse de taux avant un an. Une approche très «dovish» que les investisseurs ont dû un peu corriger après la publication des minutes de la banque centrale. La livre a repris 0,6% face au dollar et 0,2% contre l’euro, retrouvant à 0,724 son plus haut niveau depuis le 21 août.

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