La banque centrale de Russie durcit sa politique monétaire

L’autorité monétaire a relevé vendredi, contre toute attente, son taux de refinancement de 7,75 % à 8 % à cause de l’inflation et de l’afflux de capitaux
Tân Le Quang

L’envolée du cours de l’or noir a clairement des effets sur les politiques monétaires des banques centrales émergentes. En témoigne le relèvement surprise des taux directeurs vendredi par la Banque Centrale de Russie (BCR). Tandis que le marché tablait le maintien du taux de refinancement russe à 7,75%, la BCR l’a augmenté de 25 pb à 8%. La première hausse depuis fin novembre 2008, date à laquelle elle avait relevé ses taux de 100 pb à 12% au pire de la crise post-Lehman. L’institution en a fait de même pour ses taux de dépôt et de repo portés tous les deux de 25 pb, dans l’ordre, à 3% et 5,25%. Les exigences de réserves obligatoires ont été également relevées, de 3,5% à 4% pour les sociétés non résidentes, et de 3% à 3,5% pour toutes les autres. Des décisions qui prendront effet aujourd’hui.

«Cette décision a été prise en raison du maintien des perspectives d’inflation élevée et des conditions actuelles pour l’afflux de capital en Russie sur fond de prix élevés du pétrole», indique la Banque dans un communiqué. L’institution monétaire était déjà dans une dynamique de resserrement des conditions monétaires et de crédit pour lutter contre une inflation galopante flirtant avec les 10% (9,7% en février après 9,6% en janvier).

En février, la Russie, à l’instar de l’Inde, la Chine, et du Brésil, a mis les bouchées doubles pour combattre la hausse des prix énergétiques et des denrées alimentaires. Le pays a commencé à vendre d’importants stocks de blé pour augmenter l’offre de matière première agricole et décourager la spéculation. De même, l’administration Poutine a ordonné aux sociétés pétrolières locales de baisser les prix de l’essence et du diesel. Le pays voit l’inflation en 2011 entre 7 et 8%.

Malgré les relèvements des différents taux directeurs, au 25 février, d’après d’EPFR, les fonds en actions russes ont enregistré 13 semaines consécutives d’entrées de flux de capitaux. Sur un an, elles dépassent les 5 milliards de dollars. Le fournisseur de données explique cette arrivée d’argent frais par la hausse des prix pétroliers, mais aussi par le fait que la Russie présente aussi des multiples de valorisation (PER) faibles au sein des marchés émergents. Conséquence, le rouble s’est apprécié de 8% face au billet vert depuis fin novembre.

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