IntercontinentalExchange serait en passe de mettre la main sur Nyse Euronext

Un accord pourrait être dévoilé aujourd’hui sur une offre mixte valorisant l’opérateur transatlantique à 8 milliards de dollars
Benoît Menou

Le monde des opérateurs boursiers reste en ébullition. En parallèle à la course menée par la Bourse de Londres pour mettre la main sur la chambre de compensation LCH.Clearnet (lire ci-dessous), des sources concordantes ont fait état cette nuit de discussions en cours susceptibles de conduire au rachat de Nyse Euronext par IntercontinentalExchange (ICE). Un accord pourrait même être dévoilé dès aujourd’hui, à en croire le Wall Street Journal, qui a le premier relayé l’information. Le quotidien américain ne manque pas de souligner la possible perte d’indépendance après plus de deux siècles d’existence de l’un des plus valeureux symboles du capitalisme américain.

A raison de 33 dollars par action Nyse Euronext, soit une prime de 37% sur le cours de clôture de l’opérateur hier, le montant de la transaction pourrait s’élever à 8 milliards de dollars. Le prédateur songe à une offre mixte, un tiers en numéraire et deux tiers en titres. Les parties n’ont pas souhaité commenter en soirée à New York la nouvelle, qui a fait bondir le titre Nyse de 21% à 29,20 dollars en milieu de nuit à Paris. La capitalisation boursière d’ICE, dont le titre a peu réagi hier soir, est de 9,3 milliards de dollars.

ICE reviendrait ainsi à la charge deux ans après une tentative avortée en collaboration avec Nasdaq OMX. Les deux groupes avaient présenté en 2011 une offre commune de 11 milliards de dollars pour mettre la main sur Nyse Euronext, ICE visant plus particulièrement l’activité de produits dérivés de la cible. Une proposition rejetée par l’opérateur transatlantique, qui menait alors un projet de rapprochement avec l’opérateur de la Bourse de Francfort. L’offre de Deutsche Börse valorisait Nyse Euronext à 9,3 milliards de dollars.

Cette fois pourtant, le visage actuel de Nyse Euronext serait amené à une nouvelle révolution. Le Wall Street Journal avance en effet comme hypothèse la revente par ICE des activités de sa proie sur le Vieux continent, en France, aux Pays-Bas, en Belgique et au Portugal.

La transaction serait un nouveau signe de la prise de pouvoir des nouveaux acteurs face aux plateformes traditionnelles. Le temps de la toute-puissance de la criée de Wall Street semble depuis longtemps révolu face aux opérateurs alternatifs, comme ICE ou son grand rival CME. Nyse Euronext, sous la pression de volumes de transaction en repli sur son cœur de métier des actions américaines, serait désormais disposé à accepter un rachat par d’anciens prétendants, pour un prix pourtant bien inférieur.

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