
Inès de Dinechin se retrouve seule aux manettes de Lyxor

Lyxor perd son président mais ne change pas vraiment de patron. Directrice générale depuis mars 2012, Inès de Dinechin est devenue lundi présidente du directoire du gestionnaire d’actifs. Elle remplace Alain Dubois, figure emblématique de cette filiale de Société Générale CIB. Après douze ans aux commandes de Lyxor, il partira le 21 juin et rejoindra en août le fournisseur de services aux investisseurs MSCI, comme responsable du développement des indices.
«Il n’y aura pas d’autres changements dans notre directoire», assure à L’Agefi Inès de Dinechin. Ce qui signifie : pas de nouveau directeur général. La nouvelle présidente continuera à s’appuyer sur les sept cadres du comité de direction, dont les chief investment officers Nicolas Gaussel et Lionel Erdely. «Le mode de fonctionnement de la société et son modèle opérationnel demeurent inchangés par ailleurs», indique le communiqué de Lyxor.
«Notre stratégie actuelle a été établie l’an dernier, après mon arrivée», rappelle Inès de Dinechin. Pur produit de SG CIB, dont elle fut dernièrement la DRH, elle a d’abord terminé la restructuration de Lyxor. Spécialiste des fonds indiciels cotés (ETF), des structurés et de la gestion alternative, la société avait subi une décollecte de 10 milliards de dollars (7,5 milliards d’euros) en 2011, liée notamment au retrait des fonds investis de la Société Générale, en quête de liquidité après la crise de l’été 2011.
Alors que les actifs sous gestion se sont stabilisés à 75,3 milliards d’euros à fin mars, «nous voulons dépasser, à horizon 2015, les 92 milliards d’euros d’encours de mi-2011», assure Inès de Dinechin, qui a remanié l'équipe commerciale. L’ancienne responsable mondiale des produits structurés de change, taux et crédit a lancé Lyxor sur le segment des fonds de loans . Son équipe de gestion crédit va continuer à s’étoffer et un premier fonds immobilier sera bientôt créé.
Lyxor se défend de vouloir devenir un gestionnaire généraliste comme Amundi, dont la Société Générale est encore actionnaire à 25%. Aux fonds long-only, la société préfère les «solutions». Spécialiste de la réplication synthétique des indices, elle a aussi commencé à développer une gamme de fonds indiciels «physiques». «Nous voulons retrouver notre place de numéro deux des ETF en Europe», indique Inès de Dinechin. Lyxor est aujourd’hui troisième derrière Deutsche Bank, et surtout iShares qui domine largement le marché.
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Paris - Venu de la droite, discret au point d'être quasi inconnu du grand public, Sébastien Lecornu, nommé Premier ministre à 39 ans, est un compagnon de route du chef de l’Etat depuis 2017, devenu un rouage essentiel de la macronie. De tous les gouvernements depuis la première élection d’Emmanuel Macron, il a déjà manqué de peu Matignon l’année dernière. Celui qui n’a «jamais complètement défait» ses cartons depuis la dissolution devait déjà être nommé rue de Varenne le 13 décembre avant que François Bayrou ne s’impose au forceps. Malgré l’absence de majorité et l’instabilité politique qui en découle depuis 2022, Sébastien Lecornu s’est maintenu au poste stratégique de ministre des Armées depuis trois ans, où il a connu pas moins de quatre Premiers ministres, Elisabeth Borne, Gabriel Attal, Michel Barnier, et François Bayrou. Peu loquace publiquement à son poste de gardien de la «grande muette», Sébastien Lecornu est aussi un homme politique réservé. C’est en grande partie en coulisses qu’il a étendu son influence. «C’est un fidèle de Macron qui ne lui fera pas d’ombre. Son bilan à la défense est plutôt bon», relève auprès de l’AFP un diplomate sous couvert de l’anonymat. Leur proximité remonte en partie au mouvement des Gilets jaunes, après lequel M. Lecornu avait co-animé les «grands débats». «Lecornu, c’est le bon soldat qui par ailleurs n’a pas trop de charisme», ajoute un conseiller ministériel. «Manoeuvrier» Proche de Gérald Darmanin et d’Edouard Philippe, issus comme lui de la droite, il s’est illustré politiquement par ses négociations pied à pied avec les parlementaires de tous bords pour faire adopter, à la quasi unanimité, la loi de programmation militaire (LPM) 2024-2030, en hausse de 40% par rapport à la précédente. «Il est apprécié sur tous les bancs de l’Assemblée», selon un ancien membre de la commission Défense de l’Assemblée qui décrit «un animal politique": il maîtrise ses dossiers, répond sans regarder ses notes et distribue alternativement à ses adversaires flagorneries et tacles appuyés. Mais «ce n’est pas difficile» de faire passer un budget en hausse, modère un responsable du bloc central, qui le voit davantage «manœuvrier» et pointe la montée du RN dans son département de l’Eure. Reste à savoir si cet homme, jugé «habile» par un responsable socialiste, saura convaincre le PS avec qui Emmanuel Macron a demandé de travailler. «Il comprend vite les choses», mais «il est plus à droite que Bayrou», note le même. Il a été épinglé dans la presse pour un dîner avec Marine Le Pen, ce qui en fait «l’homme de la négociation avec le RN dans la psyché socialiste», selon une ministre. Sur le budget, alors que son prédécesseur a été accusé de dramatiser la question de la dette, Sébastien Lecornu affirmait récemment ne pas croire que le FMI soit «aux portes de Bercy» mais se dit certain que «si nous ne faisons rien, le pays va s'étouffer à petit feu». Réserviste Il reste conscient qu’"accepter ce job (de Premier ministre), c’est accepter de mettre les deux doigts dans la prise et que ça continue de grésiller», glisse un proche. Originaire de Normandie, petit-fils de résistant, il a un temps pensé faire Saint-Cyr mais s’est lancé très jeune en politique. Sa carrière a débuté à droite, à l’UMP puis chez les Républicains (LR), battant plusieurs records de précocité. Assistant parlementaire à 19 ans, il devient en 2008 le plus jeune conseiller dans un cabinet ministériel -celui de Bruno Le Maire aux Affaires européennes- puis en 2015, le plus jeune président d’un département, l’Eure, après avoir été maire de sa ville, Vernon. Propulsé au gouvernement à 31 ans, il passe par plusieurs ministères : l’Ecologie, les Collectivités, l’Outre-mer, puis les Armées. Réserviste de la gendarmerie dans l’Eure, cet amateur d’histoire élu sénateur en 2020 répétait vouloir rester aux Armées, citant régulièrement l’action de son lointain prédécesseur Pierre Messmer, inamovible titulaire du portefeuille sous le général de Gaulle. S’il reste discret dans les médias, il a pris la lumière avec la guerre en Ukraine, s’efforçant de mettre en musique le «réarmement» du pays ordonné par le chef de l’Etat ou les garanties de sécurité que les Européens seraient susceptibles d’apporter à Kiev. Il a été aussi en première ligne dans l’intensification de la coopération européenne en matière d’industrie de défense, notamment avec l’Allemagne. Face à ce qu’il voit comme le «plus gros dérèglement géopolitique depuis la Seconde guerre mondiale», il a bénéficié pour son ministère d’un budget en ascension constante, à l’inverse de la plupart de ses collègues. Après l’attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, c’est lui qu’Emmanuel Macron a envoyé en tournée régionale pour négocier la libération d’otages français retenus dans la bande de Gaza et incarner la position française. Anne RENAUT © Agence France-Presse