
Fitch donne son feu vert à l'émission obligataire groupée de seize hôpitaux français
En quête de financement, les hôpitaux français reviennent sur le marché de la dette. Un groupe de 16 centres hospitaliers universitaires s’apprête à lancer une émission obligataire commune de 228 millions d’euros à maturité 2022 notée AA par Fitch Ratings, a annoncé l’agence. Cette opération va représenter le troisième emprunt obligataire groupé pour des hôpitaux publics français, et la première émission de ce type notée par Fitch. Chaque établissement détiendra entre 2% et 15 % de l’emprunt. Les 16 CHU concernés sont ceux de Besançon, Bordeaux, Clermont, Dijon, Grenoble, Lyon, Marseille, Metz, Montpellier, Nancy, Nice, Nîmes, Poitiers, Rouen, Saint-Etienne et Toulouse.
En juillet dernier, Moody’s avait abaissé la note des hôpitaux publics ce qui avait gelé l’opération initialement prévue à l’automne. Depuis la configuration des participants a été quelque peu modifiée. «Un établissement en difficulté financière a été exclu de l’opération», explique un bon connaisseur du dossier.
Dans sa note publiée hier Fitch explique avoir appliqué les critères utilisés dans le secteur public pour noter l’opération. L’agence rappelle que les institutions concernées ont toutes le statut d’établissement public. Elles bénéficient par conséquent d’un statut protecteur, et ne peuvent pas être liquidées. Fitch ajoute que l’Etat a renforcé ses liens avec les hôpitaux publics dès 2009 en leur octroyant le statut d’établissement public national et non plus local. L’agence considère aussi que l’Etat central a accru son contrôle sur leurs finances et leur développement stratégique avec la création en 2009 des agences régionales de santé.
Fitch a également pris en compte le large panel de participants à l’opération, et estime que vu l’importance stratégique des hôpitaux régionaux, ils devraient bénéficier d’un soutien public renforcé par rapport à d’autres structures. Les 16 hôpitaux ont fait état au total de 10,8 milliards de revenus en 2011 dont 88% en provenance de l’Etat. Ils ont dégagé une marge opérationnelle d’environ 6%, et leur dette financière (à l’exclusion des prêts revolving à long terme) se chiffrait à environ 5 milliards fin 2011. Leur dette représente ainsi 46% de leurs revenus consolidés. Fitch prévient toutefois qu’une éventuelle perte du AAA français entraînerait une dégradation de l’émission.
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