En pleine déroute, les Bourses chinoises sont menacées d’un gel total

Les mesures prises jusqu’ici n’ont pas permis d’endiguer le rythme vertigineux de leur chute, qui atteint désormais 40% depuis mi-juin à Shenzhen
Patrick Aussannaire

A circonstances exceptionnelles, mesures exceptionnelles. Les inquiétudes croissantes concernant les perspectives d’activité en Chine ont fait chuter l’indice composite de Shanghai de 5,9% mardi (et même de 8,2% en séance), et l’indice de Shenzhen de 2,5%, portant leurs replis respectifs à 32% et 40% depuis leurs plus hauts du 12 juin. Avec une chute de l’indice Hang Seng de 5,8%, les actions chinoises H cotées à Hong Kong ont même effacé l’ensemble des gains accumulés depuis le début de l’année, Shanghai affiche toujours une performance de 8,4% et Shenzhen de 33,2% cette année.

Sur la seule séance de mardi, 1.323 sociétés ont suspendu la cotation de leurs titres sur les places chinoises, soit 2.600 milliards de yuans (380 milliards d’euros) de capitalisations gelées. Dans le détail, les 353 titres suspendus à Shanghai et les 970 à Shenzhen représentent 32% et 55% de la capitalisation totale de chaque indice. Ce nombre a même atteint 1.476 hier et représente 53% des 2.808 sociétés cotées en Chine. Si l’on ajoute les 710 actions qui ont dépassé la limite de variation quotidienne autorisée de 10% mardi, c’est près de 78% du marché des actions domestiques qui est désormais gelé.

Malgré les injections de liquidités de la PBOC dans la société publique de financement des opérations sur marge (China Securities Finance), le report des IPO, l’élargissement du collatéral autorisé sur les prêts accordés aux particuliers chinois pour investir en actions, les achats en actions des fonds de retraite publics, 98,3 milliards de yuans de positions financées par emprunt ont été cédés mardi. La chute des opérations sur marges s’est poursuivie après celle de 22% à 1.800 milliards enregistrée depuis son plus haut, alors que les investisseurs étrangers ont vendu 28,4 milliards d’actions cette semaine.

«A ce stade, seul un bazooka sous forme d’un apport massif en liquidités de 4.000 milliards de yuans sur le marché permettrait d’endiguer cette panique», estime ING. La PBOC s’est engagée hier à soutenir China Securities Finance, qui fournit les courtiers en liquidités et a réclamé entre 500 et 1.000 milliards de yuans pour acheter directement des actions mid et small caps. Les entreprises d’Etat et les investisseurs détenant des participations supérieures à 5% ont été priées de conserver leurs positions pendant au moins six mois. Enfin, le ratio de dépôts et les appels de marge sur les positions short sur le marché à terme ont été relevés.

Un évènement L’AGEFI

Plus d'articles du même thème

ETF à la Une

Contenu de nos partenaires

A lire sur ...