
En pleine déroute, les Bourses chinoises sont menacées d’un gel total
A circonstances exceptionnelles, mesures exceptionnelles. Les inquiétudes croissantes concernant les perspectives d’activité en Chine ont fait chuter l’indice composite de Shanghai de 5,9% mardi (et même de 8,2% en séance), et l’indice de Shenzhen de 2,5%, portant leurs replis respectifs à 32% et 40% depuis leurs plus hauts du 12 juin. Avec une chute de l’indice Hang Seng de 5,8%, les actions chinoises H cotées à Hong Kong ont même effacé l’ensemble des gains accumulés depuis le début de l’année, Shanghai affiche toujours une performance de 8,4% et Shenzhen de 33,2% cette année.
Sur la seule séance de mardi, 1.323 sociétés ont suspendu la cotation de leurs titres sur les places chinoises, soit 2.600 milliards de yuans (380 milliards d’euros) de capitalisations gelées. Dans le détail, les 353 titres suspendus à Shanghai et les 970 à Shenzhen représentent 32% et 55% de la capitalisation totale de chaque indice. Ce nombre a même atteint 1.476 hier et représente 53% des 2.808 sociétés cotées en Chine. Si l’on ajoute les 710 actions qui ont dépassé la limite de variation quotidienne autorisée de 10% mardi, c’est près de 78% du marché des actions domestiques qui est désormais gelé.
Malgré les injections de liquidités de la PBOC dans la société publique de financement des opérations sur marge (China Securities Finance), le report des IPO, l’élargissement du collatéral autorisé sur les prêts accordés aux particuliers chinois pour investir en actions, les achats en actions des fonds de retraite publics, 98,3 milliards de yuans de positions financées par emprunt ont été cédés mardi. La chute des opérations sur marges s’est poursuivie après celle de 22% à 1.800 milliards enregistrée depuis son plus haut, alors que les investisseurs étrangers ont vendu 28,4 milliards d’actions cette semaine.
«A ce stade, seul un bazooka sous forme d’un apport massif en liquidités de 4.000 milliards de yuans sur le marché permettrait d’endiguer cette panique», estime ING. La PBOC s’est engagée hier à soutenir China Securities Finance, qui fournit les courtiers en liquidités et a réclamé entre 500 et 1.000 milliards de yuans pour acheter directement des actions mid et small caps. Les entreprises d’Etat et les investisseurs détenant des participations supérieures à 5% ont été priées de conserver leurs positions pendant au moins six mois. Enfin, le ratio de dépôts et les appels de marge sur les positions short sur le marché à terme ont été relevés.
Plus d'articles du même thème
-
Volkswagen est pénalisé par les déboires de sa filiale Porsche
Le revirement du constructeur de Stuttgart dans les véhicules électriques aura un impact négatif sur sa marge d’exploitation et sur les comptes annuels de sa maison mère. -
«Nous préférons les obligations d'entreprise aux obligations d'Etat»
Wilfrid Galand, directeur stratégiste chez Montpensier Arbevel -
L’AMF veut se doter de nouveaux pouvoirs contre la criminalité organisée
Une proposition de loi visant à lutter contre la fraude financière et à renforcer la sécurité financière devrait être examinée prochainement par la commission des finances de l’Assemblée nationale. Si certains se félicitent de cette évolution, d’autres s’interrogent sur la pertinence d’accorder au gendarme boursier des pouvoirs réservés jusqu’alors au juge pénal. -
«Les marchés pourraient connaître une phase de consolidation à court terme»
Grégory Huet, gérant de portefeuilles, associé chez Amplegest -
«Le recalage des attentes de taux corrigera un différentiel implicite trop favorable à l’euro»
Dorian Foulon, gérant de portefeuilles et co-rédacteur de la stratégie d’investissement chez Cholet Dupont Oudart -
Exail Technologies, pépite de la défense, prend d'assaut le SBF 120
La société, détenue à 44% par la famille Gorgé, est spécialisée dans les drones autonomes maritimes et les systèmes de navigation. Elle profite de l'appétit des investisseurs pour le secteur de la défense.
Sujets d'actualité
ETF à la Une

DWS cote trois ETF de petites capitalisations
- Nicolas Namias assure que le projet de fusion des gestions d’actifs de BPCE et Generali se poursuit
- Stéphane Cadieu (Arkéa AM) : «Il faut aborder les marchés avec humilité»
- BlackRock lance le premier ETF adossé à la méthodologie MSCI World sur la neutralité géographique et sectorielle
- Crédit Mutuel Arkéa vend ses 40% dans Swen Capital Partners
- Eric Bertrand va prendre la direction générale d’Ofi Invest AM
Contenu de nos partenaires
-
Vœu pieux
Palestine : Macron joue son va-tout
Lundi soir, le président français reconnaîtra l'Etat de Palestine à l'ONU. Une première étape pour tenter de mettre fin au conflit à Gaza. Mais c'est sans compter l'hostilité d'Israël et des Etats-Unis -
Editorial
Taxe Zucman : une attaque contre la liberté
Sa leçon est claire : la radicalité conduit à davantage de radicalité, et appelle son complément naturel, l'oppression -
Une séparation
Entre Gabriel Attal et Emmanuel Macron, le parti Renaissance vit la première rupture de son histoire
A Arras, dimanche, la rentrée politique du parti présidentiel s'est déroulée devant une salle vidée de ses ministres. Ces derniers craignaient d'être associés à la volonté de Gabriel Attal de couper tout lien avec Emmanuel Macron