
Commerzbank veut émettre des covered bonds adossés à des prêts aux PME
La banque allemande Commerzbank s’apprête à tester l’appétit du marché en émettant une nouvelle sorte de covered bonds qui auront pour particularité d’être adossés à des prêts aux PME, et non pas à des prêts immobiliers ou du secteur public comme c’est le cas habituellement pour cette classe d’actifs sécurisés. En cas de succès, cela pourrait ouvrir la voie à des opérations du même type pour d’autres établissements bancaires eux aussi sont confrontés à la nécessité de diversifier leurs sources de financement du fait des exigences réglementaires.
Mais la transaction pourrait se heurter à la réticence des investisseurs. Certains comme BlackRock redoutent déjà que l’utilisation de prêts accordés aux PME en tant que collatéral ne dévalorise la qualité de la classe d’actifs des covered bonds dans son ensemble, a rapporté Bloomberg. Les investisseurs mettent aussi en garde sur la future mise à prix de l’opération qu’ils pourraient juger trop élevée. Le prix d’émission devrait davantage se rapprocher de celui qui s’applique aux obligations non sécurisées que des «Pfandbriefe», ces covered bonds régis par le droit allemand, a jugé un représentant du trésor allemand dans la revue IFR.
Le programme d’émission de dettes présenté fin 2012 aux investisseurs par Commerzbank se chiffre à 5 milliards d’euros au total, et les premières émissions seront garanties par un portefeuille de 650 millions d’euros de prêts aux entreprises. L’émission inaugurale pourrait se monter à environ 500 millions d’euros selon Fitch. Début décembre, l’agence de notation a attribué aux obligations à maturité 5 ans que compte émettre Commerzbank la note AA. Cela correspond au troisième rang le plus élevé dans son univers de catégorie investisseur alors même que plus de 75% du collatéral portera sur de la dette spéculative de catégorie high yield.
Une banque turque avait déjà émis de tels covered bonds structurés en 2011, mais le placement était libellé en lires et avait été placé de manière privée. Eberhard Hackel, un des directeurs de Fitch basé à Francfort a déclaré à Bloomberg qu’au moins deux autres émetteurs après Commerzbank envisagent d’émettre des obligations adossées à des prêts aux PME, sans citer de nom.
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Valérie Pécresse entendue dans l’enquête sur des soupçons de détournement de fonds publics
Paris - La présidente LR de la région Île-de-France Valérie Pécresse a été entendue vendredi dans l’enquête sur des soupçons de détournement de fonds publics au conseil régional, a indiqué à l’AFP son entourage, confirmant une information de Mediapart. Dans l’immédiat, il n'était pas possible de savoir si Mme Pécresse a été entendue comme témoin ou sous un statut de mise en cause. Le parquet de Paris n’a pas répondu à l’AFP. Mediapart indique que Mme Pécresse est entendue par les gendarmes de la section de recherches de Paris. L’enquête, portant notamment sur des contrats de collaborateurs chargés de mission mais soupçonnés d’avoir eu en réalité des missions de conseillers politiques, avait été ouverte en février 2020 à la suite d’un signalement de la chambre régionale des comptes (CRC). Les locaux du conseil régional avaient été perquisitionnés en septembre de cette année. «Il n’y a pas grand-chose à dire de nouveau sur un dossier ouvert il y a six ans. C'était attendu. Cela concerne des emplois qui sont administratifs, au service des Franciliens et de la région et qui ne sont pas des emplois politiques», a indiqué l’entourage de Mme Pécresse à l’AFP. Dans son rapport, la chambre avait noté à l'époque «des irrégularités persistantes en matière de ressources humaines», ou encore une masse salariale qui «n’a pas diminué» malgré «la baisse des effectifs». Un responsable de la région avait au contraire défendu en septembre 2020 auprès de l’AFP une mise en conformité opérée par Valérie Pécresse. © Agence France-Presse