
Bruxelles se penche sur le financement à long terme des infrastructures
La Commission européenne planche sur le financement à long terme des infrastructures. Bruxelles a lancé une consultation publique de trois mois sous la forme d’un «livre vert». Objectif : «accroître l’offre de financement à long terme, améliorer et diversifier le système d’intermédiation financière pour l’investissement de long terme en Europe», a indiqué la Commission.
L’institution fait notamment référence aux investissements dans des infrastructures énergétiques, de transport ou de communication, dans des infrastructures industrielles, de services, les technologies, l’éducation ou encore la recherche et le développement. «Ces investissements sont essentiels pour doper l’innovation et la compétitivité afin de permettre à l’Europe de renouer durablement avec la croissance et l’emploi», a insisté Michel Barnier, le commissaire européen chargé du Marché intérieur et des Services.
Bruxelles souligne que depuis la crise financière, le secteur financier en Europe n’a plus la même capacité à acheminer l’épargne vers le financement de long terme. Il est important de se demander si en Europe, la dépendance traditionnellement élevée à l’égard de l’intermédiation bancaire pour le financement long terme pourrait se voir remplacée par un système laissant davantage de place au financement direct par les marchés de capitaux, et à l’intervention des institutionnels et des marchés financiers alternatifs, estime la Commission européenne.
Les parties intéressées ont jusqu’au 25 juin pour répondre. Sur la base de la consultation, la Commission indique qu’elle pourrait prendre des mesures législatives. Ces initiatives ont été bien accueillies par les professionnels de la finance. «Dans un environnement de réformes prudentielles pour l’industrie européenne de l’assurance, il est vital que les changements ne mettent pas en danger la capacité des assureurs à prodiguer les financements de long terme», a commenté Insurance Europe, la fédération européenne des associations nationales d’assureurs. Même son de cloche positif du côté de l’AFME (Association for Financial Markets in Europe). Le think tank Finance Watch basé a lui aussi salué l’initiative européenne tout en insistant sur la nécessité de réguler en parallèle le «shadow banking».
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Le CAC 40 en hausse après la baisse des taux de la Fed
Paris - La Bourse de Paris gagne du terrain jeudi après la baisse des taux directeurs de la Réserve fédérale américaine (Fed), largement anticipée, dopant l’appétit pour le risque des investisseurs. Vers 10H00 heure de Paris, l’indice vedette CAC 40 prenait 67,08 points, soit 0,86%, à 7.854,06 points. Mercredi, la Bourse de Paris a terminé en recul de 0,40%. La Réserve fédérale américaine (Fed) a sans surprise abaissé mercredi ses taux d’intérêt, pour la première fois de l’année, d’un quart de point de pourcentage. Les taux sont désormais compris entre 4% et 4,25%, à un niveau toujours plus haut que ce que souhaite le président américain. «Ce qui a toutefois été plus surprenant, c’est le caractère quasi unanime de cette décision», note Christophe Boucher, directeur des investissements chez ABN AMRO Investment Solutions. Seul le gouverneur récemment nommé par Trump, Stephen Miran, s’est prononcé en faveur d’une baisse plus franche, d’un demi-point de pourcentage. Le patron de la Fed Jerome Powell «s’est montré plutôt confiant dans sa lutte contre l’inflation à ce stade, soulignant en particulier que les droits de douane n’auraient qu’un effet ponctuel sur les prix», poursuit M. Boucher. «Cela dit, il s’est également montré prudent, notant que les risques d’inflation restent orientés à la hausse, mais que la balance des risques penche désormais davantage vers le marché du travail.» Les investisseurs sont aussi très attentifs à l’actualisation des anticipations de court et moyen terme des membres de la Fed en matière d'évolution des taux, aussi appelée «dot plot». La projection actuelle «suggère que Trump n’obtiendra pas les fortes baisses qu’il réclame - la Fed ne cède pas à la pression politique», commente Ipek Ozkardeskaya, de Swissquote Bank. «La séance d’aujourd’hui sera clé pour évaluer si l’appétit pour le risque se maintient», note-t-elle. Gucci change de tête Le groupe français de luxe Kering restait quasiment stable vers 10H00 heure de Paris (+0,19%), à 267,45 euros. Il a annoncé mercredi la nomination de sa directrice générale adjointe Francesca Bellettini au poste de PDG de sa marque phare Gucci, dans la foulée de la prise de fonction du nouveau directeur général de Kering, Luca de Meo. Euronext CAC40 © Agence France-Presse -
«Selfie de toilettes»: la nouvelle tendance mode qui séduit les Nigérianes
Lagos - «Selfies interdits dans les toilettes… C’est une blague!», proclame une pancarte dans un cadre d’or, accrochée au mur marbré des toilettes d’une boîte de nuit de Lagos, la capitale culturelle et économique du Nigeria. De Lagos la déjantée à la sage Abuja, en passant par Kano la conservatrice, les Nigérianes ne badinent pas avec la mode du moment: se prendre en photo dans les toilettes des restaurants et des clubs branchés pour les diffuser sur les réseaux sociaux. Si la mode du «bathroom selfie» («selfie de toilettes») connaît un succès international, sa déclinaison locale reprend toutes les extravagances de la nuit nigériane. Les établissements ont bien saisi l’enjeu : les nombreuses influenceuses du pays le plus peuplé du continent ont le pouvoir, d’un simple «tag», de leur faire une publicité gratuite pour peu que le décor les mette en valeur. Comiebarbie, influenceuse aux plus de 100.000 followers au compteur sur Instagram, venue célébrer son 23e anniversaire à The Library - un club de Lagos, l’atteste: quand elle arrive dans un lieu, elle se rend toujours «rapidement aux toilettes avec ses amies pour prendre des photos» car «la plupart du temps, les photos rendent vraiment bien». «Les clients s’attendent déjà à ce que le restaurant ou le club soit agréable», explique Marianah, cliente de The Library. «Mais lorsqu’ils entrent dans les toilettes et ont l’impression d'être dans une galerie d’art ou un salon luxueux, ils sont pris au dépourvu.» «Ce moment de surprise rend l’expérience encore plus mémorable», et donc «instagrammable», poursuit-elle. La tendance, qui existe dans de nombreux pays, est devenue virale auprès des Nigérianes de la classe moyenne et supérieure, dans un pays où près de 60% des habitants vivent en-dessous du seuil de pauvreté. Champagne et chandeliers Le club Zaza, valeur sûre des nuits lagosiennes depuis plusieurs années, s’est récemment refait une beauté et a misé gros sur le nouveau look de ses toilettes pour femmes. Plusieurs clientes, moulées dans des robes aux couleurs vives, réajustent leurs décolletés, se déhanchent savamment et lancent une oeillade lascive toute en faux cils à leur smartphone, tête légèrement penchée en arrière. Les murs au papier peint fleuri et aux multiples miroirs permettent d’essayer différents angles de prise de vue. Afin de s’assurer du confort et du temps de pose adéquats, les patrons du lieu ont imaginé une astuce qui fait mouche. En pressant un bouton rouge dans le mur, une coupe de champagne apparaît par une petite lucarne, gratuitement, pour embellir l’attitude et faciliter les sourires. «La décoration est très importante pour les Nigérianes, on doit être créatif pour les attirer», explique Johnny Franjeh, directeur adjoint de Zaza. Dans les toilettes, «on peut voir dix femmes qui attendent de presser le bouton, juste pour mettre une photo sur leur Instagram ou leur Snapchat», se réjouit-il. «Nous avons inventé cette tendance!», revendiquent de leur côté Ghada Ghaith et Rasha Jarmakani, directrices du Rococo, autre établissement branché de Lagos. Faux marbre du sol au plafond, chandelier en cristal, longs miroirs ceints de dorures sculptées, «You’re gorgeous» («tu es magnifique») comme inscrit au rouge à lèvre au-dessus du lavabo doré: les lieux d’aisance doivent mettre à l’aise. «Deux semaines avant l’ouverture, nous avons posté une photo de nous dans les toilettes, sans montrer les éviers ni les cuvettes, juste le sol et le chandelier», racontent-elles. «Deux heures après avoir mis la photo en ligne, nous avons eu 200 demandes de réservations car les gens pensaient que c'était la décoration de la salle, pas des toilettes», s’esclaffent-elles. Stephanie caresse ses longues tresses blondes et bombe la poitrine face au miroir, regard tourné vers les lavabos. Au Bar Called Paper d’Abuja, la capitale politique du Nigeria, une petite pièce «spéciale selfie» a été aménagée dans les toilettes: murs en plexiglass motifs psychédéliques du sol au plafond avec rétroéclairage et miroir géant pour l’effet de perspective, la silhouette de Stéphanie dans sa mini robe dos-nu à paillettes se réfléchit à l’infini. «La chose la plus importante que je recherche, c’est le bon angle pour mes photos, la lumière brille, tout est orange, comme si mes photos ressortaient plus lumineuses», explique la jeune femme de 26 ans. A Kano, deuxième ville la plus peuplée du pays et capitale du nord principalement musulman et traditionnel, la mode du selfie-toilettes fait aussi ses émules, mais sans la même ostentation. Dans les toilettes de l’Antika Restolounge, prisé par les jeunes de la ville, les manches des clientes se font plus longues, les robes plus amples et moins suggestives et les maquillages discrets. Mais même en pull et en casquette, les jeunes femmes passent de longues minutes dans les toilettes et jouent avec leur reflet dans les miroirs agencés sur un papier peint tropical. Leslie FAUVEL © Agence France-Presse -
Affaire Legrand-Cohen: la patronne de France Télévisions accuse CNews d'être «une chaîne d'extrême droite»
Paris - CNews est «une chaîne d’extrême droite», a accusé la présidente de France Télévisions, Delphine Ernotte Cunci, dans une interview au Monde publiée jeudi, en plein conflit entre l’audiovisuel public et les médias de la galaxie Bolloré au sujet de l’affaire Legrand-Cohen. «Il faut admettre que CNews est un média d’opinion. Qu’ils assument d'être une chaîne d’extrême droite!», a déclaré la dirigeante du groupe public, qui emploie pour la première fois ce qualificatif au sujet de la chaîne info, première de France en part d’audience. Mme Ernotte Cunci et son homologue de Radio France, Sibyle Veil, ont été entendues mercredi par l’Arcom, le régulateur de l’audiovisuel, au sujet de l’affaire Legrand-Cohen. Les journalistes Thomas Legrand et Patrick Cohen sont accusés de connivence avec le PS après la diffusion début septembre, par le magazine conservateur L’Incorrect, d’une vidéo les montrant en pleine conversation avec deux responsables socialistes. Cette affaire a provoqué un conflit inédit, à un an et demi de la présidentielle de 2027. D’un côté, les médias privés dans le giron du milliardaire conservateur Vincent Bolloré, dont CNews et la radio Europe 1, accusent l’audiovisuel public de parti pris pour la gauche. De l’autre, France Télévisions et Radio France contre-attaquent et en appellent à l’Arcom et aux pouvoirs publics. «La galaxie médiatique de Vincent Bolloré veut la peau de l’audiovisuel public, réclame sa privatisation, et l’exprime avec violence (...). A un moment, il faut dire stop», tonne Mme Ernotte Cunci dans Le Monde. «Ce qui m’inquiète désormais, c’est qu’une partie du personnel politique prend pour argent comptant ce qui est affirmé, et repris sur les réseaux sociaux, sans vérifier ce qui s’est vraiment passé ; c’est ce qu’on appelle la post-vérité», poursuit-elle, en faisant le parallèle avec les Etats-Unis de Donald Trump. Interrogée sur le fait de savoir si l’audiovisuel public était suffisamment soutenu par l’Etat et les politiques, elle a répondu: «Je pose la question». «Si ce soutien consiste à garantir l’indépendance de l’audiovisuel public, donc un financement pérenne, alors on ne l’a pas», a-t-elle développé, dans un contexte de fortes restrictions budgétaires. Par ailleurs, Mme Ernotte Cunci a affirmé qu’elle n'était plus favorable au projet de rapprochement des entreprises de l’audiovisuel public sous une holding commune, porté par la ministre de la Culture sortante Rachida Dati. «J’ai toujours défendu l’union, mais il faudrait être aveugle pour ne pas voir que les conditions ont changé. L’urgence est de donner des garanties sur notre indépendance», a expliqué la patronne de France Télévisions pour justifier ce revirement. © Agence France-Presse