Bruxelles s’apprête à négocier un nouveau plan d’ajustement avec Lisbonne

Un délai de six à huit semaines entre la demande de l’aide et le déblocage de la première tranche est jugé réaliste
Florence Autret, à Bruxelles
Suivi des émissions du Portugal au sein d'une banque portugaise, photo: Mario Proenca/bloomberg
Suivi des émissions du Portugal au sein d'une banque portugaise, photo: Mario Proenca/bloomberg  - 

On s’attendait hier à Bruxelles à ce que le Portugal profite de la réunion informelle des ministres des Finances européens, qui se déroule ce vendredi à Budapest pour formaliser sa demande d’aide. Une telle demande, qui précise un ordre de grandeur du montant, permet de déclencher la procédure. Au total un délai de 6 à 8 semaines est jugé réaliste entre la demande formelle et le déblocage de la première tranche d’aide. Il s'écoulera précisément 8 semaines entre la réunion de ce week-end en Hongrie et les élections portugaises du 5 juin.

L’Eurogroupe pourrait donc se prononcer rapidement, sur la base de l’avis de la Commission et décider l’envoi d’une mission à Lisbonne pour préparer le programme d’ajustement dans les jours à venir. «Nous allons négocier un programme d’ajustement avec les autorités portugaises en faisant l’hypothèse que quand elles s’engageront dans de telles négociations, elles seront habilitées à le faire», a expliqué hier un porte-parole de la Commission. Un accord transpartisan au Portugal pourrait être la solution.

La phase de négociation du programme d’ajustement, en pleine campagne électorale, s’annonce la plus délicate. Hier à Bruxelles, on indiquait qu’on «ne part pas de zéro». Le quatrième plan d’austérité qui a provoqué la chute du gouvernement avait été discuté avec Bruxelles. Néanmoins, ici, ce seront la Commission et la BCE, avec le FMI, qui tiendront la plume. «Nous serons solidaires», a indiqué hier un porte-parole de la Commission, sans indiquer ce qui pourrait atténuer l’hostilité politique fatale au dernier programme du Premier ministre démissionnaire José Socrates.

Les besoins, non confirmés, sont estimés entre 75 et 80 milliards d’euros. Pour l’instant, les moyens du mécanisme européen de stabilité géré par la Commission (ESM) et de la facilité de stabilisation gérée par les membres de la zone euro (EFSF) restent largement disponibles. Le plan irlandais laisse à l’ESM 37,5 milliards d’euros de capacité d’emprunt et n’engage l’EFSF qu'à hauteur de 17,7 milliards (sur une capacité actuelle estimée autour de 250 milliards). Cependant, les deux doivent lever les fonds sur le marché, ce qui peut prendre plusieurs semaines. Hier une source européenne laissait entendre que le FMI, qui s’est engagé à abonder les moyens européens à hauteur de 50% de ces derniers (donc pour un tiers du paquet), pourrait être en situation de se mobiliser plus rapidement.

Un évènement L’AGEFI

Plus d'articles du même thème

ETF à la Une

Contenu de nos partenaires

A lire sur ...