Brexit, à Salzbourg, le ton l’emporte sur le fond

Philippe Mudry

Baisser le ton est souvent le début de la sagesse : à Salzbourg, où l’Union européenne a tenu sommet, la volonté de ne rien envenimer dans les relations avec le futur ex-membre qu’est le Royaume Uni était évidente. Reste à la transformer en avancée, mais sur ce point, aucune n’est pour l’heure perceptible.

Du coup, l’Union s’est donnée la mi-novembre pour date-butoir. Deux mois pour éviter un « hard Brexit » unanimement jugé catastrophique, c’est très peu.

Deux questions principales, aussi cruciales l’une que l’autre, demeurent encore sans solution. S’agissant de l’Irlande du nord, Londres ne veut pas entendre parler de tout ce qui pourrait ressembler à une scission commerciale de son territoire, pour atteinte à sa souveraineté.

Pour ses partenaires, laisser l’Ulster dans le marché unique est pourtant la seule voie permettant d’éviter la réintroduction d’une frontière en dur, dont Dublin ne veut à aucun prix.

S’agissant de la demande de Theresa May de laisser les biens dans le marché unique mais d’en sortir les services, elle n’a guère séduit non plus. Emmanuel Macron ne s’est pas fait faute de rappeler l’intangibilité des quatre piliers de l’Union : libertés de circulation des biens, des services, des personnes et des capitaux.

Les principes résisteront-ils à la politique ? Notons en tout cas deux faits nouveaux qui devraient avoir des suites. D’abord Michel Barnier a parlé d’une « amélioration » de l’offre européenne concernant l’Irlande du Nord. On n’en sait pas plus mais cette déclaration n’a sûrement pas été faite par hasard.

Ensuite, contrairement à leur engagement, les ‘Brexiters’ conservateurs résolus se sont avérés incapables de produire leur propre plan de sortie de l’Union, tant leurs divergences demeurent profondes. De quoi peut-être élargir le champ de politique intérieure du Premier ministre. Ce n’est pas rien.

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