Berlin évoque un éventuel aménagement de la dette grecque

La question pourra être abordée en cas de premier examen positif du programme d’aide qui doit maintenant être négocié.
Antoine Duroyon

Les Grecs vont se presser dès ce matin aux portes de leurs établissements bancaires. Leur réouverture a été confirmée par décret samedi et les plafonds de retrait passent de 60 euros par jour à 420 euros par semaine en une seule fois. Des mesures de contrôle restent en place, telle que l’interdiction de virer des fonds situés sur des comptes bancaires grecs vers des comptes à l'étranger. «Ce n’est pas une vie normale, c’est pourquoi nous devons négocier rapidement», a commenté Angela Merkel lors d’un entretien diffusé hier sur la chaîne ARD.

Une fois que ce troisième programme aura été entériné et que son premier examen aura été positif, il pourra être question d’un aménagement de la dette grecque, via un allongement des maturités ou une diminution des intérêts, anticipe la chancelière allemande. Angela Merkel exclut toutefois un «haircut» (décote) classique. «Cela peut se produire hors d’une union monétaire, mais pas dans une union monétaire», martèle la dirigeante. Cette dernière assure que Berlin fera tout pour les discussions aboutissent mais promet de négocier «durement» pour qu’Athènes tienne ses engagements.

«Ce ne sera certainement pas facile car il y a des choses dont nous avons discuté avec tous les gouvernements grecs depuis 2010 et qui n’ont jamais été faites mais qui ont été faites dans d’autres pays comme le Portugal ou l’Irlande», souligne Angela Merkel. Dans cet entretien, la chancelière en profite pour couper court aux rumeurs de démission de Wolfgang Schäuble véhiculées dans la presse allemande. «Le ministre des Finances conduira comme moi ces négociations et la seule chose que je puis dire, c’est que personne n’est venu me voir pour me demander d'être relevé de ses fonctions», conclut Angela Merkel.

Si Berlin campe sur sa ligne de défense, Paris pousse sa volonté de réforme. Dans une tribune publiée dans le Journal du Dimanche, François Hollande indique que la France est prête à participer à une organisation renforcée de la zone euro et à constituer une «avant-garde» avec les pays qui le souhaiteront. Le chef de l’Etat reprend l’idée, attribuée à Jacques Delors et déjà formulée avec Angela Merkel dès le mois de mai, d’un gouvernement de la zone euro. Il y a ajoute la nécessité d’un budget spécifique et d’un contrôle parlementaire.

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