
Axa IM appelle à la création de «transition bonds» pour les entreprises pas encore «vertes»

Le marché a besoin d’un nouveau type d’obligations afin de permettre aux entreprises à fortes émissions de carbone de financer leur désengagement progressif des énergies fossiles.» Partant de ce constat, du principe que certaines entreprises le souhaitent, et du fait que les obligations vertes sont désormais très bien accueillies par les investisseurs mais financent le plus souvent des projets «déjà verts», Axa IM a lancé un appel à la création d’une nouvelle catégorie d’obligations, les «transition bonds», en mesure d’aider ces entreprises, alors qu’elles auraient des difficultés à justifier l’émission d’obligations éligibles à la «taxonomie verte», à émettre des obligations en vue d’engager des projets de transition énergétique et écologique.
«Les besoins croissants ne peuvent être couverts entièrement par le marché des ‘green bonds’. Cette nouvelle classe d’actifs, complémentaire, serait destinée à des secteurs comme les matériaux de base, les industries extractives ou de produits chimiques, et également aux entreprises n’ayant pas suffisamment d’actifs verts pour émettre une obligation verte», explique Yo Takatsuki, responsable Recherche et Engagement ESG d’Axa IM, évoquant des projets d’efficacité énergétique dans l’industrie des matériaux (ciment, métaux, verre, etc.), de centrales de cogénération alimentée au gaz, de stockage de capture de carbone, de valorisation énergétique des déchets, des infrastructures de transport de gaz, de carburants alternatifs, etc.
La société de gestion (4,5 milliards d’euros d’encours en obligations «green» et «social») a développé des recommandations afin de créer un cadre structuré pour ce nouveau marché en matière de reporting, de gestion des procédures ou encore de stratégies de développement durable. «Ces transition bonds permettraient aux investisseurs d’entrer au capital d’entreprises qui ambitionnent de devenir ‘vertes’, en plus de celles qui le sont déjà. Elles seraient utilisées avec un niveau de transparence élevé sur les obligations et les projets financés, afin de créer la confiance nécessaire pour les investisseurs», poursuit Yo Takatsuki. Cette évolution, qui recevait hier le soutien d’un certain nombre de banques d’investissement susceptibles d’accompagner les émetteurs concernés, permettrait également d'éviter que le marché des «green bonds» ne soit altéré par des émissions finançant des projets «moins verts».
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