Avec un discours de fermeté à l'égard de la Chine, la droite japonaise triomphe dans les urnes

Le Parti de Yoshihiko Noda est laminé, et le «faucon» Shinzo Abe s’apprête à redevenir Premier ministre. Le yen tombe à un plus bas d’un an et demi
La Rédaction

Une victoire nette et sans bavure qui efface de manière éclatante la cuisante défaite de 2009. Le Parti libéral démocrate (PLD) de Shinzo Abe a largement remporté hier les élections législatives anticipées au Japon, renvoyant dans l’opposition le Parti démocrate (PDJ) après une parenthèse de trois ans.

Le PDL, battu en 2009, remporterait à lui seul 294 des 480 sièges de la chambre basse du Parlement. Allié aux 31 élus du Nouveau Komeito, il disposerait d’une majorité qualifiée de deux tiers des élus, ce qui permettrait de sortir d’un blocage possible avec la chambre haute, sans majorité solide, et de sortir de l’instabilité politique qui a vu les gouvernements se succéder depuis 2006. Le Parti démocrate de Yoshihiko Noda n’obtiendrait que 57 élus, contre 308 dans l’assemblée sortante.

Conduit par l’ancien Premier ministre Shinzo Abe, le PLD a fait campagne sur une position de fermeté à l'égard de la Chine et sur un assouplissement des politiques monétaire et budgétaire pour relancer l'économie. «Nous devons surmonter la crise que traverse le Japon. Nous avons promis de sortir le Japon de la déflation et de corriger la hausse du yen. La situation est dure, mais nous devons faire cela», a déclaré Shinzo Abe, qui devrait prendre ses fonctions le 26 décembre. A 58 ans, il s’apprête à retrouver un poste de Premier ministre dont il avait brutalement démissionné en septembre 2007, sur fond de santé déclinante et de mauvais sondages.

Le PLD multiplie les déclarations bellicistes contre la Chine, en raison du contentieux portant sur les îles Senkaku-Diaoyu, revendiquées par les deux pays en mer de Chine orientale, et le probable futur Premier ministre s’est voulu très ferme hier sur ce sujet. «Les îles Senkaku sont une partie intégrante du territoire japonais. Je tiens à vous montrer ma vive détermination à ce qu’il en soit toujours ainsi», a-t-il déclaré. L’agence de presse Chine Nouvelle a rapidement réagi : «un Japon économiquement faible et politiquement aigri ne nuira pas seulement à son propre pays, mais aussi à la région et au monde entier».

Sur fond d’espoir d’une relance budgétaire et monétaire suffisante pour sortir le pays de la déflation, le yen chutait ce matin à 84,48 contre dollar, son faible niveau depuis avril 2011. Dans le même temps, l’indice Nikkei augmentait de 1% à 9.828,88 points, soit son plus haut niveau depuis le 3 avril dernier.

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