Athènes livrera aujourd’hui le contenu de ses nouvelles propositions

Alexis Tsipras a promis des réformes fiscales et du système des retraites afin d’obtenir un prêt du MES sur trois ans pour rembourser ses échéances
Patrick Aussannaire

Alexis Tsipras abat ses dernières cartes. Devant les députés européens réunis hier à Strasbourg, le Premier ministre grec a repoussé la présentation de «propositions de réforme fiables» à aujourd’hui, ce qui laisse ainsi quatre jours seulement à ses partenaires pour trouver un accord de la dernière chance intitulé «Aide financière contre réformes», à la suite du référendum qui a vu dimanche le peuple grec se prononcer contre leurs dernières propositions. En guise de mise en bouche, Alexis Tsipras a cité pêle-mêle la lutte contre le règne des oligarchies et des cartels, mais aussi contre la fraude et l'évasion fiscale qui sévit dans le pays dans le cadre d’une volonté de modernisation de l’Etat. Il s’en est remis à ses créanciers pour que ces propositions concrètes permettent de trouver un «compromis honorable».

Dans une très courte lettre adressée hier au Mécanisme européen de stabilité (MES), le gouvernement grec n’a pas été plus précis en s’engageant à mettre en œuvre dès le début de la semaine prochaine un ensemble de mesures de réformes fiscales et du système de retraites, en contrepartie de l’octroi d’un prêt de trois ans destiné à couvrir le remboursement de ses échéances sur la période et à garantir la stabilité de son système financier. Le montant réclamé n’a pas été indiqué dans la lettre, qui ajoute que «le gouvernement grec exprime clairement son souhait que d’ici à la fin de la période de disponibilité du prêt ou même avant, il aura regagné un accès complet et abordable au financement par les marchés afin d’assurer ses besoins futurs de financement ainsi qu’une situation économique et financière pérenne».

Le manque de propositions concrètes de la part de la Grèce a une nouvelle fois provoqué l’exaspération de ses partenaires européens. Le Premier ministre espagnol Mariano Rajoy a toutefois évoqué hier une «musique plus positive» venant d’Athènes. De son côté, la BCE a décidé une nouvelle fois de ne pas relever le niveau des liquidités d’urgence fournie aux banques grecques (ELA), alors que le décret de fermeture des banques et de contrôle des capitaux, qui a déjà duré huit jours ouvrables, a été prolongé, les banques restant closes jusqu'à lundi.

Le MES, lui, a demandé à la BCE et à la Commission d'évaluer si les problèmes de la Grèce représentent une menace pour la stabilité de la zone euro dans son ensemble ou de ses Etats membres, ce qui est une condition d'éligibilité à un prêt du fonds.

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