Athènes et ses créanciers se donnent 48h pour aboutir

Sous la pression des dirigeants politiques, les négociations vont s’accélérer cette semaine, en particulier sur la soutenabilité financière du pays.
Florence Autret, à Bruxelles

L’Eurogroupe de lundi soir, qualifié de réunion de la dernière chance après la série de fiascos de ces dernières semaines, n’a pas débouché sur un accord. Mais «les Grecs ont accouché d’une base solide de discussion pour la première fois», résumait une source française en référence à la nouvelle version de l’«aide-mémoire» envoyé le matin par le gouvernement Tsipras.

Le président de l’Eurogroupe Jeroen Dijsselbloem a insisté: «il faudra quelques jours pour obtenir les résultats» des calculs auxquels vont se livrer les institutions pour vérifier la cohérence entre les nouveaux objectifs – revus à la baisse – d’excédent primaire (1% en 2015, 2% en 2016, 3% en 2017 et 3,5% en 2018) et les réformes proposées. Pour la première fois, Athènes s’est engagé à augmenter immédiatement l’âge légal de départ à la retraite à 67 ans, à mettre fin progressivement aux préretraites et à augmenter significativement ses recettes de TVA.

Ces mesures font partie des «actions prioritaires» sur lesquelles Berlin en particulier souhaite que le Premier ministre grec obtienne l’appui de son parlement avant de lancer sa propre procédure parlementaire, a insisté Angela Merkel, à l’issue d’une réunion extraordinaire des dirigeants de la zone euro.

Une certaine frustration était perceptible du côté des ministres des finances, seuls habilités à valider un accord, pris en tenaille entre un gouvernement grec qui a attendu quelques heures avant le début de la réunion pour communiquer ses propositions et des chefs d’Etat et de gouvernement qui se réunissaient dans la soirée en vue de «donner l’impulsion décisive» aux négociateurs, reconnaissait une source française.

Outre la plus grande précision des réformes et l’ajustement des soldes budgétaires, la grande nouveauté réside dans l’inclusion d’éléments sur la soutenabilité financière du pays. Berlin, pourtant, ne veut pas que la décision sur la conclusion du deuxième programme préempte la question d’un troisième programme, jugé nécessaire. L’accord final devrait aussi inclure des éléments «même peu précis» sur la gestion de la dette, l’idée d’un rachat par la Grèce, grâce à des financements du Mécanisme européen de stabilité, d’une partie des titres détenus par la BCE flottant depuis quelques jours.

Les ministres des finances se retrouveront mercredi soir pour tenter de conclure ces cinq mois de négociations. «J’espère mais je ne peux pas dire que cela marchera. Il reste beaucoup à faire», a dit la chancelière allemande après la rencontre.

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