Ares et Kayne Anderson créent un géant de la gestion alternative

Le premier rachète le second pour près de 10% de ses encours. Le nouvel ensemble gère 113 milliards de dollars.
Alexandre Garabedian
Ares Management rachètera Kayne Anderson pour 2,55 milliards de dollars. Capture écran.
Ares Management rachètera Kayne Anderson pour 2,55 milliards de dollars. Capture écran.  - 

La course à la taille est lancée dans la gestion alternative. Les deux gérants californiens Ares Management et Kayne Anderson ont annoncé le 23 juillet leur fusion pour donner naissance à un groupe riche de 113 milliards de dollars d’encours à fin mars, plus gros que KKR. Le premier, coté en Bourse et fort de 87 milliards d’actifs, rachètera son concurrent pour 2,55 milliards de dollars, principalement en actions. Un prix qui valorise Kayne Anderson à près de 10% de ses encours. Le nouvel ensemble comptera 450 collaborateurs répartis dans vingt bureaux dans le monde.

La palette des deux gérants se complète bien. Ares Management est spécialisé dans l’obligataire high yield, les prêts non cotés, le private equity et l’immobilier. Kayne Anderson est centré sur l’investissement dans le secteur de l’énergie et dans des niches immobilières (résidences pour étudiants ou personnes âgées…). En janvier, Ares avait déjà repris un autre spécialiste des infrastructures d’énergie, Energy Investor Funds, qui comptait 4,6 milliards d’euros sous gestion.

De telles transactions sont encore rares dans le secteur, mais illustrent le poids croissant des acteurs non bancaires dans le financement de l’économie face à des banques traditionnelles de plus en plus contraintes par les régulateurs. Fondé en 1997, Ares ne gérait qu'à peine plus de 15 milliards de dollars dix ans plus tard, avant que la crise financière n’éclate.

Le rapprochement traduit aussi une évolution de la base d’investisseurs. «Les grandes institutions réduisent le nombre de leurs relations et concentrent leur sélection de gérants», a expliqué Tony Ressler, directeur général d’Ares et ancien du fonds Apollo, une autre success story du secteur.

Ce changement est visible dans tous les compartiments de la gestion alternative, par exemple chez les purs hedge funds où les trois quarts de la collecte se sont concentrés au deuxième trimestre sur les plus gros acteurs. «L’industrie des hedge funds est arrivée à un certain niveau de maturité. Les investisseurs tels que les fonds de pension veulent moins de volatilité, ce qui explique leur choix de hedge funds plus gros, avec des fonctions conformité plus développées», indique Jean-Marc Stenger, responsable des investissements alternatifs chez Lyxor AM.

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