
VW sur le podium des plus hautes amendes infligées à une entreprise
On s’attendait à une amende record et c’en est une.
Volkswagen versera plus de 15 milliards de dollars pour solder une partie, et une partie seulement, des poursuites engagées suite au scandale des émissions polluantes de ses véhicules diesel aux Etats-Unis.
L’accord, signé avec l’administration et les automobilistes, doit encore être entériné par la Justice pour être effectif.
Le record de 20 milliards de dollars établi par BP suite au désastre qu’avait constitué la fuite massive de pétrole dans le golfe du Mexique en 2010, n’est pas battu pour l’instant.
Mais compte tenu des autres poursuites que l’accord annoncé hier ne couvre pas, VW est bien parti pour viser la première marche du podium des amendes les plus élevées jamais infligées à une entreprise.
Car les 15 milliards en question ne couvrent que les dommages causés aux propriétaires de véhicules équipés du moteur 2,0 litres et produites entre 2009 et 2015.
Ils ne couvrent pas les suites possibles des poursuites au pénal pour violation de la législation sur la pollution de l’air, ni de celles concernant les 80.000 véhicules équipés de moteurs de 3,0 litres.
L’accord ne garantit pas non plus que d’autres poursuites de toutes natures ne seront pas encore engagées aux Etats-Unis, sans parler des procédures qui suivent leur cours en Europe pour des raisons similaires.
VW, qui a largement provisionné, affirme avoir les moyens de faire face. Sans doute.
Mais cette amende colossale confirme une nouvelle ère pour les entreprises, bien rares à savoir évaluer les conséquences des manquements à leurs obligations de conformité.
Or le message des autorités est clair : ce ne sera plus simplement aux banques qu’il reviendra de régler l’addition.
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Réseaux sociaux : l’usage excessif chez les jeunes pourrait coûter à la France 2,3 points de PIB d’ici 2060
Paris - Le temps excessif passé sur les réseaux sociaux et certaines plateformes pourrait, en dégradant la santé mentale et les capacités cognitives des enfants, coûter jusqu'à 2,3 points de PIB par an à la France à l’horizon 2060, selon une récente étude. Mis en ligne sur le site de ministère de l’Economie, ces travaux de l'économiste Solal Chardon-Boucaud s’efforcent, au vu d’une analyse des études scientifiques existantes, de chiffrer le coût socio-économique des effets négatifs de «L'économie de l’attention à l'ère du numérique». L’expression désigne le modèle des réseaux sociaux et de certaines plateformes numériques, conçu pour maximiser le temps passé en ligne par leurs utilisateurs, et donc les profits tirés de la publicité et la collecte de données. «Une surexposition aux écrans et l’utilisation de médias sociaux peuvent être associées à une détérioration de la qualité du sommeil et à une plus forte prévalence de troubles psychologiques» -dépression, anxiété, stress chronique-, aux impacts économiques déjà observables, rappelle l'étude. Ils proviennent «d’un effet direct lié à la sollicitation numérique -génération d’hormones du stress- et des fonctionnalités de certains outils, comme les comparaisons sociales sur les réseaux sociaux», résume-t-elle. Selon l’Insee, 57% des moins de 20 ans déclarent ainsi ressentir au moins l’un des effets néfastes des écrans (réduction du temps de sommeil...). Cet impact sur la santé mentale, additionné à la perte de temps productif liée aux usages numériques (interruptions fréquentes, exécution ralentie...), coûterait déjà aujourd’hui «0,6 point de PIB», estime l'économiste. Cela pourrait grimper à 2,3 points de PIB par an en diminuant, à l’horizon 2060, la productivité française: les enfants aujourd’hui surexposés aux écrans - les 30% des 12-17 ans qui passent plus de 35 heures par semaine devant un écran, selon le Crédoc - entreront alors sur le marché du travail. Nombre d'études montrent déjà qu’une «forte exposition aux écrans dès le plus jeune âge, et en particulier l’utilisation des réseaux sociaux et du smartphone, a un impact particulièrement fort sur les capacités d’attention, de mémorisation et les compétences langagières», rappelle l’expert. Les élèves utilisant «le smartphone à l'école plus de 3 heures par jour ont des scores en mathématiques entre 30 et 50 points inférieurs» à ceux l’utilisant moins de 2h quotidiennes, selon l'étude PISA 2022, relève-t-elle. Et les effets potentiels de l’IA générative ne sont pas encore intégrés: en demandant un effort moindre, son utilisation pourrait à long terme entraîner une «dette cognitive» (esprit critique et créativité moindres), selon une étude. © Agence France-Presse