A l’occasion de la Conférence des Nations Unies sur le changement climatique (COP24), qui s’est tenue en Pologne, 415 investisseurs, totalisant des encours sous gestion de 32.000 milliards de dollars, ont lancé un appel à l’action auprès des gouvernements du monde entier pour intensifier leur lutte contre le changement climatique. Cet «appel des investisseurs» est réalisé dans le cadre des actions de l’Investor Agenda, mis en place par l’Asia Investor Group on Climate Change,CDP,Ceres, l’Investor Group on Climate Change, l’Institutional Investors Group on Climate Change, les Principles for Responsible Investment(PRI) et l’UNEP Finance Initiative. Il exhorte les gouvernements à renforcer les mesures prises à l’échelon national pour atteindre les objectifs fixés par l’Accord de Paris et faciliter la transition vers une économie bas-carbone. Trois priorités sont identifiées : outre le fait d’atteindre les objectifs de l’Accord de Paris, il est également nécessaire d’accélérer les investissements du secteur privé en faveur d’une réduction des émissions de carbone et d’en assurer un meilleur suivi sous forme de reportings publics. De manière plus spécifique, les investisseurs demandent également aux gouvernements «d’abandonner progressivement la production d’énergie issue du charbon», «d’attribuer un prix significatif au carbone» et «d'éliminer progressivement les subventions sur les combustibles issus d’énergies fossiles». Les investisseurs soulignent le «déficit d’ambition» entre les engagements des gouvernements et ce qui serait nécessaire pour atteindre les objectifs de l’Accord de Paris, à savoir, limiter le réchauffement de la planète à une température inférieure à 2°C et assurer la transition vers une économie bas-carbone. Ce déficit d’ambition suscite une «grande préoccupation» chez les investisseurs, qui pointent une «augmentation de température inacceptable» ayant «d’importants impacts économiques négatifs». En l’absence de mesures adaptées, le gestionnaire d’actifs Schroders, signataire de la déclaration, estime que la hausse des températures pourrait atteindre environ 4°C à long terme, entraînant des pertes économiques mondiales de 23.000 milliards de dollars au cours des 80 prochaines années. Ces dommages économiques seraient irréversibles et représenteraient trois ou quatre fois l’impact de la crise financière mondiale de 2008, avec des conséquences encore plus graves à très long terme. Parmi les signataires de cet appel se trouvent les plus importants fonds de pension, sociétés de gestion d’actifs et sociétés d’assurance du monde. Les signataires font part de leurs propres efforts pour investir dans des actifs à faibles émissions de carbone, mais ajoutent: «La transition en faveur des énergies propres est en cours, mais les gouvernements doivent faire beaucoup plus d’efforts pour accélérer ce mouvement et limiter les risques pour notre économie, notre société et le système financier.»