Une réforme des retraites à la carte pour les Français

Majoritairement opposés au recul de l’âge de la retraite, une réforme visant à réduire les inégalités entre hommes et femmes serait la bienvenue.
Mathilde Castagna
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Les Français sont prêts à accepter une réforme, surtout si elle permet de corriger les lourdes inégalités hommes-femmes face à la retraite, explique le baromètre retraite de l’institut d’Odoxa. Tandis qu’un texte de loi devrait voir le jour d’ici Noël, les négociations entre l’exécutif et les syndicats ont débuté. Mais d’après l’étude présentée lors d’un colloque à l’initiative de Groupama et Sapiendo, 72% des citoyens français non-retraités sont opposés au report de l’âge légal de départ à la retraite. Même les retraités, habituellement favorables aux réformes des retraites, sont une majorité (54%) à se dire opposés à cette réforme.

«L’opposition à cette réforme ne signifie pas que les Français ne veulent pas de changements mais ils ne veulent pas de recul de l’âge de départ à la retraite», explique Gaël Sliman, co-fondateur et président d’Odoxa. Les plus réfractaires sont les femmes, qui sont 69% à rejeter un report de l’âge légal de départ, contre 65% chez les hommes, bien que cette dernière soit présentée comme pouvant avantager les femmes aux carrières hachées. En revanche, ils sont en grande partie favorables aux mesures visant à réduire les inégalités entre eux face à la retraite. «Il y a 40% d’écart entre la retraite des hommes et des femmes. Leurs pensions s’élèvent en moyenne à 1.100 euros, contre 1.900 euros pour les hommes», rappelle Valérie Batigne, présidente de Sapiendo.

Pour y remédier, les citoyens sont ouverts à une réforme impliquant l’attribution de points de retraite complémentaire pour toute interruption de travail liée à l’éducation des enfants ou au soutien aux aînés. Mais aussi à la mise en place d’un dispositif permettant de transférer des droits à la retraite entre conjoints. «Après plusieurs réformes sur notre système de retraite, cette dernière est celle qui prend le plus en compte la situation de la femme», ajoute Elisabeth Moreno, ancienne ministre déléguée chargée de l’égalité homme/femme, présente à la présentation du baromètre.

L’art et la manière

Reste maintenant les négociations. L’étude montre que les trois-quarts des Français ne veulent ni que la réforme passe par voie d’amendement au PLFSS (77%), ni via un recours au 49.3 (72% estiment même que ce serait « inacceptable »). C’est chose faite, puisqu’elle donnera lieu à un projet de loi à part, pour une entrée en vigueur à l’été 2023. Pour autant, le sujet reste éruptif car 67% des Français indiquaient être prêts à soutenir une mobilisation qui s’opposerait à une telle réforme.

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