
Perte d’autonomie : les français se sentent peu concernés

On peut définir la perte d’autonomie comme l’incapacité pour une personne de réaliser seule des actes de la vie courante comme faire ses courses, préparer à manger, se laver ou s’habiller. Cette situation concerne actuellement 1,2 million de français. Mais l’arrivé progressive à l’âge de la retraite de la génération du baby-boom ainsi que l’allongement de l’espérance de vie ont pour conséquence que cette situation de perte d’autonomie ou de dépendance va concerner une part plus importante de la population à l’avenir. C’est pour suivre l’évolution dans le temps des attentes, préférences et comportements des individus face à ce risque de perte d’autonomie, que la Fondation Médéric Alzheimer vient d’inaugurer son premier baromètre en la matière. Cette enquête nationale, menée en collaboration avec l’institut TNS-Sofres et l’Ecole d’Economie de Paris dresse un état des lieux sans fard de la perception du sujet par les français.
«Le risque de dépendance n’est pas encore pris en compte par une proportion importante de nos concitoyens», révèle la Fondation Médéric-Alzheimer. Ainsi 63 % des personnes interrogées déclarent ne pas être du tout préoccupées par ce qu’ils deviendront après 80 ans. Incapacité à se projeter dans l’avenir voire politique de l’autruche puisque 42% d’entre eux ne «souhaitent pas entendre parler du risque d’être un jour dépendant». La prise de conscience est cependant plus facile lorsqu’un proche est dans cette situation. « Les personnes sont davantage sensibilisées et envisagent plus fréquemment la possibilité d’être elles-mêmes un jour dépendantes», précise l’enquête.
Sur le plan financier, 73 % des personnes interrogées pensent que leurs revenus mensuels seront suffisants pour y faire face. L’épargne arrive en seconde position puisque 66 % des français estiment qu’elle leur permettra de faire face. Enfin 32 % comptent sur les aides publiques pour régler le problème.
Dans un contexte où 65 % des personnes considèrent que la prise en charge de la perte d’autonomie devrait être financée prioritairement par l’Etat, quitte à augmenter les cotisations sociales ou les impôts, il apparait que le recours à une couverture assurantielle reste peu utilisé. Seuls 13 % des français ont souscrit une assurance dépendance à titre individuel. Du fait de leur coût ( en moyenne 407 euros par an en individuel contre 64 euros par an dans un contrat collectif selon les dernières statistiques de la FFSA) ces garanties ont du mal à s’imposer. De plus «la dépendance se caractérise par un décalage temporel important entre le moment où l’on s’assure et celui où le risque de survenue est fort», soit 20 ou 30 ans plus tard. Ce qui ne facilite pas la prise de conscience de la nécessité d’une couverture d’un tel risque.
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RDC: à Ntoyo, dans le Nord-Kivu, les survivants des massacres commis par les ADF enterrent leurs morts
Ntoyo - Lundi soir, les habitants de Ntoyo, un village de l’est de la République démocratique du Congo (RDC), s’apprêtaient à assister à des funérailles quand une colonne d’hommes armés a surgi de la forêt. «Parmi eux, il y avait de très jeunes soldats», raconte à l’AFP Jean-Claude Mumbere, 16 ans, rescapé d’un des deux massacres commis par les rebelles ADF (Forces démocratiques alliées) dans la nuit de lundi à mardi, l’un à Ntoyo et l’autre dans un village distant d’une centaine de kilomètres. Le bilan de ces attaques, au moins 89 tués selon des sources locales et sécuritaires, a peu de précédent dans une région pourtant en proie à une instabilité chronique, victime depuis trente ans de multiples groupes armés et conflits. Les ADF, groupe armé né en Ouganda et qui a prêté allégeance à l’Etat islamique, est connu pour une extrême de violence à l'égard des civils. «Ils étaient nombreux et parlaient une langue que je ne comprenais pas. De loin, ils portaient des tenues qui ressemblaient à celles des militaires», se souvient le jeune homme, venu assister mercredi aux funérailles de sa soeur, l’une des victimes de ce nouveau massacre perpétré dans la province du Nord-Kivu. Plus de 170 civils ont été tués par les ADF depuis juillet dans les provinces de l’Ituri et du Nord-Kivu, selon un décompte de l’AFP. Plus au sud, malgré les pourparlers de paix de ces derniers mois, des affrontements se poursuivent entre l’armée congolaise (FARDC) et affiliés, et le groupe armé antigouvernemental M23, soutenu par le Rwanda et son armée, qui s’est emparé des grandes villes de Goma et de Bukavu. A Ntoyo, Didas Kakule, 56 ans, a été réveillé en sursaut par les premiers coups de feu. Il dit avoir fui avec femmes et enfant à travers les bananeraies pour se réfugier dans la forêt voisine, avec d’autres habitants. Tapis dans l’obscurité, les survivants n’ont pu que contempler leurs maisons consumées par les flammes. «Les coups de feu ont retenti longtemps. Ma maison a été incendiée, ainsi que le véhicule qui était garé chez moi. Chez nous, heureusement, personne n’a été tué», dit Didas Kakule. Jean-Claude Mumbere, lui, a été touché par une balle pendant sa fuite. «Ce n’est qu’après m'être caché dans la forêt que j’ai réalisé que je saignais», affirme-t-il. «Inaction» Mercredi, Ntoyo, 2.500 habitants, n'était plus qu’un village fantôme, et la plupart des survivants partis se réfugier dans l’agglomération minière voisine de Manguredjipa. Une dizaine de corps étaient encore étendus sous des draps ou des bâches, battus par une forte pluie. Des volontaires ont creusé des tombes, assistés par des jeunes des environs, et planté 25 croix de bois dans la terre humide. Une partie des dépouilles avait déjà été emportée par les familles, les cercueils ficelés à la hâte sur des motos. Parmi les quelques proches de victimes venus aux funérailles, Anita Kavugho, en larmes devant la tombe de son oncle. Il est mort "à cause de l’inaction des autorités qui ne réagissent pas aux alertes», peste la jeune femmme, une fleur à la main. Des pickups de l’armée congolaise stationnent non loin, devant un véhicule calciné. Le déploiement de l’armée ougandaise (UPDF) aux côtés de l’armée congolaise dans le nord-est de la RDC depuis 2021 n’a pas permis de mettre fin aux multiples exactions des ADF, groupe formé à l’origine d’anciens rebelles ougandais. Quatre militaires congolais étaient présents à Ntoyo au moment de l’attaque. Les renforts stationnés à environ 7 km à Manguredjipa sont arrivés trop tard. «C’est leur faillite, on signale aux militaires que les assaillants sont tout près, et ils n’arrivent pas à intervenir», lâche Didas Kakule, amer. Cette énième tuerie risque d’aggraver la «fissure» entre l’armée et la population, estime Samuel Kakule, président de la société civile de Bapere. Les ADF «se dispersent en petits groupes pour attaquer nos arrières», répond le lieutenant Marc Elongo, porte-parole de l’armée congolaise dans la région, présent à Ntoyo mercredi. Quelques jours auparavant, les forces ougandaises et congolaises s'étaient emparées d’un bastion ADF dans le secteur et avaient libéré plusieurs otages du groupe, selon l’armée. Mais comme souvent, les ADF se sont dispersés dans la forêt, et ont frappé ailleurs. Une stratégie pour attirer les militaires loin de ses bases, selon des sources sécuritaires. © Agence France-Presse -
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