
Une fenêtre d’opportunité pour les produits structurés

L’année 2022 est décidément pleine de surprises. Ce fut une nouvelle fois le cas avec le rebond des indices européens en octobre, les résultats des entreprises ayant animé positivement le marché. Quelques rumeurs selon
, lesquelles la Chine sortirait de sa politique Zéro-Covid ont aussi fait réagir positivement les valeurs de la ‘tech’ et ou du luxe en Europe.
, Le millésime reste compliqué et, jusqu’au troisième trimestre, quasiment aucun produit n’avait été rappelé, hormis ceux sur les secteurs de l’énergie ou de la santé, qui avait rencontré une forte demande fin 2021. Statistiquement, sur les dix dernières années, les produits ‘autocall’, généralement émis sur le marché français pour une durée maximale comprise entre 8 et 10 ans, ont été rappelés, donc remboursés avec la rémunération promise, au bout d’un peu plus de 2 ans en moyenne. Avec la violente correction, les investisseurs ayant acheté des produits structurés en début d’année devront peut-être attendre un peu plus. Mais c’est aussi la vertu des autocalls de savoir rémunérer la patience. Dans des scénarios de fortes baisses de marchés, les produits structurés autocall ont certes tendance à amplifier le repli lorsqu’on regarde leur valorisation instantanée, surtout dans un contexte de hausse de taux, puisqu’ils sont construits sur une base obligataire. Mais le fameux l’effet mémoire propre à la classe d’actifs joue, permettant de cumuler les rendements jusqu’au remboursement, fût-il plus tardif qu’escompté. Par ailleurs, il faut rappeler qu’en 2021, la quasi-intégralité des produits avaient été rappelés, ce qui illustre l’intérêt d’investir régulièrement pour lisser les variations du marché.
, Un des faits marquants de l’année 2022 est, on l’a dit, la brutale remontée des taux. Associé à un rebond de la volatilité, voici qui offre au monde des structurés un terrain de jeu bien plus favorable que ce qu’il a connu ces dernières années. Sans surprise, les produits phares du moment sont ceux offrant une garantie à 100% du capital, qui étaient devenus impossibles à construire ces dernières années sur des courtes maturités (1 à 5 ans). Depuis la rentrée, l’appétit est revenu pour les produits construits sur des indices classiques de marché, comme l’Euro Stoxx 50 ou le CAC 40 mais également sur les obligations synthétiques appelées CLN (Credit Linked Note).
, On observe également une demande de structurés forte du côté de l’assurance-vie, où il est possible de construire des produits garantissant non seulement le capital, mais aussi des intérêts de l’ordre de 3,5% sur les 5 prochaines années, ce qui est incomparablement supérieur à ce que peuvent promettre les fonds en euros actuellement. De la même manière, pour des investisseurs institutionnels ou corporate, les produits structurés se comparent favorablement aux comptes ou dépôts à terme. Pour les plus audacieux acceptant une protection qui ne soit que partielle, cela se traduit aussi par la possibilité de rendements plus attrayants. Sur des campagnes concernant des produits protégés jusque une certaine baisse, on voit apparaître des approches innovantes combinant coupon garanti et coupon conditionnel. Par exemple, un produit sur indice va permettre pendant 2 ans de toucher un coupon garanti (8%), sans rappel possible sur cette période, puis un coupon conditionnel de 10% par an avec effet mémoire, le produit étant rappelé à partir de l’année 3 si la baisse de l’indice n’excède pas 20% par rapport au niveau initial (strike). Un produit à la fois défensif et offensif, en quelque sorte. L’autre effet du rebond des taux, c’est le retour de produits à taux fixe, qui vont fonctionner comme une obligation et subissent seulement le risque de l’émetteur, même si leur valorisation peut fluctuer en cours de vie.
, Le moment est-il favorable pour investir dans des structurés ? Alors que l’inflation a commencé à refluer aux USA, le marché commence à s’interroger sur le « pivot » de la Fed, c’est-à-dire sur le moment où la banque centrale américaine, qui reste en phase de durcissement de sa politique monétaire actuellement, changera son fusil d’épaule pour assouplir à nouveau ses taux directeurs. Il est donc possible que la fenêtre particulièrement propice à l’émission de produits de taux 100% capital garanti que nous vivons actuellement ne dure que quelques temps encore, avant de voir les rendements de ces produits baissés. Un pareil alignement de planète ne se présente pas si souvent.
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