
Les obligations convertibles semblent toujours trouver leur place dans les allocations
Les chiffres ne laissent aucun doute: alors qu’à la fin de l’année 2011 près de 66 % des convertibles européennes apparaissaient sous-valorisées et 8 % étaient considérées par les gérants comme étant trop chères, la proportion s’est inversée. Plus de 60 % des convertibles sont aujourd’hui survalorisées, contre 17,4 % qui restent bon marchés. Même si le mouvement est beaucoup moins marqué sur les titres américains, la tendance outre-Atlantique est aussi à un renchérissement du gisement.
Si cela pourrait effrayer certains investisseurs, «la valorisation des convertibles n’a jamais constitué un critère d’achat ou de ventede ces actifs », tient à préciser Nathalia Barazal, responsable de la gestion des convertibles chez Lombard Odier, dont les équipes gèrent plus de 5,5 milliards d’euros sur la classe d’actifs. C’est en effet avant tout le caractère «asymétrique» des convertibles qui est recherché par les investisseurs, c’est-à-dire leur capacité à performer lorsque les marchés d’actions progressent tout en protégeant contre une baisse.
Or, ces derniers mois, la classe d’actifs a rempli son rôle. L’indice UBS Global convertible Bonds en dollars a en effet progressé de 18,18 % (en dollars) en 2013 pour une hausse du MSCI World de 24 %. Pour l’année prochaine Lombard Odier met aussi en avant la faible sensibilité des convertibles à l’évolution des taux d’intérêt. «Les convertibles sont parfaites dans un environnement de remontée progressive des taux avec un marché d’action lui aussi en légère hausse», déclare le gérant.
L’évolution des actions et des taux ne seront cependant pas les seuls critères qu’il faudra surveiller en 2014 car 25 % des obligations convertibles arrivent à maturité dans les 18 prochains mois (19 % des titres américains, 20 % des convertibles européennes, 17 % des convertibles japonaises et 35 % des obligations convertibles asiatiques hors Japon). Les nouvelles émissions devront donc prendre le relais. Dans le cas contraire, l’effet rareté pourrait entraîner une nouvelle hausse de la valorisation de la classe d’actifs, ce qui serait certes bénéfique à court terme pour les investisseurs déjà positionnés, mais pénalisant pour le long terme.
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