
L’eurocroissance arrive au bon moment à l’heure où tous les projecteurs sont focalisés sur la retraite

L’Agefi Actifs. - Etes-vous confiant dans le devenir du fonds croissance et quelles sont vos ambitions sur ce futur nouveau produit ?
Stéphane Dedeyan. - Depuis la création des supports en unités de compte, il y a une trentaine d’années, il s’agit de l’avancée la plus importante. L’eurocroissance sera le contrat du 21e siècle. Ce sera un contrat complet avec une poche garantie à tout instant, le fonds euroclassique, une poche garantie à terme, le fonds croissance et des supports ouverts en unités de compte. Pour des clients actuellement investis à 100 % sur le fonds en euros, l’eurocroissance constitue une porte de sortie vers une diversification maîtrisée, sans perte de l’antériorité fiscale du contrat. C’est à ce niveau que se situe sa supériorité vis-à-vis du contrat diversifié dont la rigidité – dans la mesure où il était nécessaire d’ouvrir un nouveau contrat sans pouvoir mixer avec un fonds euro traditionnel – a largement pénalisé le développement. L’assureur y gagnera en souplesse de gestion avec notamment la possibilité d’isoler plusieurs garanties au passif à partir d’un actif cantonné commun.
L’eurocroissance pourra aussi s’accompagner de garanties de prévoyance. Nous nous retrouvons donc face à une solution efficace de construction patrimoniale qui, dans la gamme des assureurs, s’insère parfaitement entre les formules d’épargne de précaution et celles plus haut de gamme de gestion de fortune. Compte tenu de sa dimension de moyen et long terme, nous pouvons qualifier l’eurocroissance d’épargne projet. Il arrive de plus au bon moment à l’heure où tous les projecteurs sont focalisés sur la retraite. Ainsi, si nous arrivons à transférer 20 % des encours sur 5 à 10 ans, nous pourrons considérer que cela sera une belle performance.
L’eurocroissance est-il plus confortable pour l’assureur en régime solvabilité II ?
- Les dernières avancées sur Solvabilité II ont permis de desserrer quelques contraintes et d’ajuster les politiques selon les Etats, notamment en termes de calibrage. Pour autant, l’essai doit être transformé et des discussions vont devoir s’ouvrir entre l’EIOPA et les régulateurs nationaux. Sur le fond, la philosophie n’a pas changé. Le fonds croissance qui, par définition, comportera une part d’actifs risqués plus importante engendrera un coût en capital plus élevé. Mais ce dernier sera très fortement atténué par l’existence de la provision technique de diversification. L’enjeu est avant tout de donner une meilleure performance à nos clients.
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RDC: à Ntoyo, dans le Nord-Kivu, les survivants des massacres commis par les ADF enterrent leurs morts
Ntoyo - Lundi soir, les habitants de Ntoyo, un village de l’est de la République démocratique du Congo (RDC), s’apprêtaient à assister à des funérailles quand une colonne d’hommes armés a surgi de la forêt. «Parmi eux, il y avait de très jeunes soldats», raconte à l’AFP Jean-Claude Mumbere, 16 ans, rescapé d’un des deux massacres commis par les rebelles ADF (Forces démocratiques alliées) dans la nuit de lundi à mardi, l’un à Ntoyo et l’autre dans un village distant d’une centaine de kilomètres. Le bilan de ces attaques, au moins 89 tués selon des sources locales et sécuritaires, a peu de précédent dans une région pourtant en proie à une instabilité chronique, victime depuis trente ans de multiples groupes armés et conflits. Les ADF, groupe armé né en Ouganda et qui a prêté allégeance à l’Etat islamique, est connu pour une extrême de violence à l'égard des civils. «Ils étaient nombreux et parlaient une langue que je ne comprenais pas. De loin, ils portaient des tenues qui ressemblaient à celles des militaires», se souvient le jeune homme, venu assister mercredi aux funérailles de sa soeur, l’une des victimes de ce nouveau massacre perpétré dans la province du Nord-Kivu. Plus de 170 civils ont été tués par les ADF depuis juillet dans les provinces de l’Ituri et du Nord-Kivu, selon un décompte de l’AFP. Plus au sud, malgré les pourparlers de paix de ces derniers mois, des affrontements se poursuivent entre l’armée congolaise (FARDC) et affiliés, et le groupe armé antigouvernemental M23, soutenu par le Rwanda et son armée, qui s’est emparé des grandes villes de Goma et de Bukavu. A Ntoyo, Didas Kakule, 56 ans, a été réveillé en sursaut par les premiers coups de feu. Il dit avoir fui avec femmes et enfant à travers les bananeraies pour se réfugier dans la forêt voisine, avec d’autres habitants. Tapis dans l’obscurité, les survivants n’ont pu que contempler leurs maisons consumées par les flammes. «Les coups de feu ont retenti longtemps. Ma maison a été incendiée, ainsi que le véhicule qui était garé chez moi. Chez nous, heureusement, personne n’a été tué», dit Didas Kakule. Jean-Claude Mumbere, lui, a été touché par une balle pendant sa fuite. «Ce n’est qu’après m'être caché dans la forêt que j’ai réalisé que je saignais», affirme-t-il. «Inaction» Mercredi, Ntoyo, 2.500 habitants, n'était plus qu’un village fantôme, et la plupart des survivants partis se réfugier dans l’agglomération minière voisine de Manguredjipa. Une dizaine de corps étaient encore étendus sous des draps ou des bâches, battus par une forte pluie. Des volontaires ont creusé des tombes, assistés par des jeunes des environs, et planté 25 croix de bois dans la terre humide. Une partie des dépouilles avait déjà été emportée par les familles, les cercueils ficelés à la hâte sur des motos. Parmi les quelques proches de victimes venus aux funérailles, Anita Kavugho, en larmes devant la tombe de son oncle. Il est mort "à cause de l’inaction des autorités qui ne réagissent pas aux alertes», peste la jeune femmme, une fleur à la main. Des pickups de l’armée congolaise stationnent non loin, devant un véhicule calciné. Le déploiement de l’armée ougandaise (UPDF) aux côtés de l’armée congolaise dans le nord-est de la RDC depuis 2021 n’a pas permis de mettre fin aux multiples exactions des ADF, groupe formé à l’origine d’anciens rebelles ougandais. Quatre militaires congolais étaient présents à Ntoyo au moment de l’attaque. Les renforts stationnés à environ 7 km à Manguredjipa sont arrivés trop tard. «C’est leur faillite, on signale aux militaires que les assaillants sont tout près, et ils n’arrivent pas à intervenir», lâche Didas Kakule, amer. Cette énième tuerie risque d’aggraver la «fissure» entre l’armée et la population, estime Samuel Kakule, président de la société civile de Bapere. Les ADF «se dispersent en petits groupes pour attaquer nos arrières», répond le lieutenant Marc Elongo, porte-parole de l’armée congolaise dans la région, présent à Ntoyo mercredi. Quelques jours auparavant, les forces ougandaises et congolaises s'étaient emparées d’un bastion ADF dans le secteur et avaient libéré plusieurs otages du groupe, selon l’armée. Mais comme souvent, les ADF se sont dispersés dans la forêt, et ont frappé ailleurs. Une stratégie pour attirer les militaires loin de ses bases, selon des sources sécuritaires. © Agence France-Presse -
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