Les insurtech poussent les assureurs à personnaliser leurs offres

Avec le développement de l’assurance sur mesure, la frontière entre assurance de particuliers et de professionnels va se troubler, prévoit Deloitte.
Jade Grandin de l’Eprevier

L’émergence des insurtech, qui proposent des offres calibrées pour des risques plus petits (couverture spécifique pour un bien par exemple) ou pour des durées plus courtes (assurance contre le retard d’un vol) repousse les limites de la conception de produits d’assurance, pour aller vers des souscriptions à la demande, remarque Deloitte dans une étude publiée jeudi dernier. Parce que les consommateurs demandent de plus en plus d’adaptabilité (géographique et au cas d’usage) et de mobilité (activer et désactiver facilement la couverture), «les assureurs devront personnaliser leurs offres standard pour rester compétitifs», estime le cabinet de conseil.

L’exemple de l’assurance automobile est le plus probant. Selon une étude de Mastercard publiée en juin 2017, le marché du partage de moyens de transport va passer de 75 milliards de dollars en 2016 à 350 milliards de dollars en 2020. Des start-up ont déjà développé des offres calibrées pour les spécificités de ce nouveau marché. Par exemple, l’insurtech Slice propose aux chauffeurs Uber une assurance automatique qui n’est facturée que durant les courses qu’ils effectuent. Même principe pour l’assurance Carapass, l’assurance automobile sur mesure pour les conducteurs occasionnels, lancée en janvier par Boursorama et Société Générale Insurance. Ce type d’assurance se développe aussi dans d’autres marchés de l’économie collaborative. Pour les propriétaires mettant leur appartement en location sur Airbnb ou HomeAway, Slice a développé des offres d’assurance couvrant exactement les dates de leur absence.

Hors de l’économie collaborative, depuis le début de l’année, on a aussi vu Generali France proposer une assurance habitation et automobile à la demande avec la start-up Leocare. De son côté, la néobanque Revolut commercialise une couverture santé et dentaire automatique à l’étranger, avec géolocalisation et paiement à la journée. Enfin, la semaine dernière, le laboratoire d’innovation de la Maif, Altima, a lancé avec la start-up Valoo (ex-Cbien) une offre d’assurance de biens à la journée, en un clic.

Deloitte va encore plus loin dans son raisonnement. Selon ses analystes, «la tendance du consommateur à participer activement à l’élaboration des garanties et des services qu’il va consommer» va «rendre floue la différence entre le consommateur et l’entreprise. […] Les assureurs doivent dépasser la séparation entre assurance personnelle et assurance professionnelle pour répondre à ces nouvelles attentes des clients», estiment-ils.

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